Prendre le temps…

Depuis presqu’un an, je suis la grand-maman de Juliette.  J’ai présentement l’impression, un peu plus chaque jour, de « récolter » le temps passé avec Juliette au fil de la dernière année: si je l’assois sur moi, elle sautille en me regardant – dans « notre » communication, c’est une demande pour faire « ti-galop ».  C’est un petit exemple parmi bien d’autres car sa maman et son papa en ont passé du temps avec elle et je suis chaque fois émerveillée de voir leur communication, signe indéniable et tangible des liens qu’ils ont tissé avec leur fille au fil des jours et des nuits des derniers mois.  C’est en pensant à cela que j’ai lu le texte de Nicole Bordeleau, Apprendre la patience.  Ce texte me touche beaucoup…

Nicole Bordeleau dit  « La patience nous enseigne l’acceptation du rythme naturel des choses. »  Récemment, j’ai reçu des nouvelles d’une maman qui m’a consultée à la naissance de son bébé pour un démarrage de l’allaitement difficile…  Lors d’une rencontre précédente, cette maman me disait à quel point elle avait l’impression d’avoir tout essayé, elle se sentait découragée car il n’y avait plus rien à faire selon elle – elle était prête à cesser l’allaitement. Ensemble, on avait fait le point et j’avais mentionné à cette maman comment je l’admirais, à quel point elle avait travaillé très fort et son bébé et papa aussi.  Je lui ai suggéré de « laisser faire le temps » – même moi, je trouve ça difficile, autant à dire qu’à faire.  Dans notre dernier échange, cette maman me dit que maintenant, ça va mieux… et elle a même l’impression d’aimer allaiter…

Dans cet article de Nicole Bordeleau, j’aime aussi quand elle dit : « En ce sens, la patience nous enseigne la différence entre « répondre » et « réagir ». »  Ici, je pense à l’approche empathique d’Isabelle Filliozat qui suggère, avant tout, d’observer.  Cette auteure a créé plusieurs ateliers dont « Stop aux crises ».  Prenons l’exemple d’un tout-petit qui pique une crise du « tonnerre ».  L’observation du parent permet à celui-ci de répondre à son enfant en le sécurisant, en le contenant avec bienveillance et amour et en réfléchissant… que peut-il bien se passer derrière cette colère…? Est-ce que ce comportement de crise serait un comportement de stress…?  Possible… et c’est aux parents de ce tout-petit de formuler des hypothèses qui pourront devenir des pistes d’interventions intéressantes pour mieux gérer ce moment difficile. Une approche très différente… pas toujours évidente à utiliser dans le feu de l’action, oui, je sais… Il faut se donner du temps… j’avance de 2 pas, je recule de un et j’avance un peu plus… une danse…

Être patient et laisser le temps agir, c’est loin d’être évident… Moi, la première, quand je vis une situation difficile, j’ai l’impression que ça sera toujours comme ça… et je reçois ce même commentaire de la part d’une maman qui voit un professionnel de la santé avec son bébé qui a des tensions musculo-squelettiques, un frein de langue court, d’une autre maman qui ressent de la douleur en allaitant à cause de plaies horribles aux mamelons, de parents qui ont des nuits coupées et bien d’autres… C’est vrai que si on savait quand la situation difficile se terminerait, ce serait tellement plus simple… Sauf que ce n’est pas comme ça… Et si on reculait de l’arbre pour mieux voir la forêt…?  À bien y penser, s’arrêter et prendre le temps d’observer, peut permettre de se rendre compte d’un changement, si minime soit-il: maman peut réaliser que son bébé ouvre la bouche un peu plus grande, qu’il tourne sa tête de façon un peu plus naturelle, qu’il sort sa langue un petit peu plus et elle ressent maintenant de la douleur à 8/10 au lieu de 12/10… c’est loin d’être parfait, oui… En même temps, il y a un progrès, la piste empruntée est peut-être la bonne, on continue, on réajuste, on refait le point…  Encore là, le temps est nécessaire: pour un bébé, mieux tourner sa tête, réapprendre à utiliser sa langue autrement, ça prend du temps.  Même chose pour une plaie :  règle générale, dans les meilleures conditions, une plaie a besoin d’environ 2 semaines pour guérir, on ne peut pas faire plus vite…

Concernant le sommeil d’un tout-petit, Dr Rosa Jové, auteure de Dormir sans larmes (2017) affirme que nous savons tous comment dormir en sortant du ventre de maman.  De la naissance jusque vers 7 mois, bébé construit son sommeil et vers 7 mois, le noyau cérébral suprachiasmatique de son cerveau aura considérablement mûri, tellement qu’il peut passer à un rythme circadien comme nous les adultes.  Entre 8 mois et 6 ans, ce sera l’étape de la maturation du sommeil avec des hauts et des bas dans l’établissement des cycles de sommeil surtout jusqu’au troisième anniversaire environ… ça prend du temps, c’est comme ça.    De toute façon, un bébé humain est trop immature pour dormir longtemps entre deux tétées.  L’estomac du bébé est gros comme son poing à lui – il ne peut pas contenir de grandes quantités de lait à la fois.  De plus, le lait de sa maman se digère très bien, donc bébé est « fait » pour prendre de petites quantités souvent, jour et nuit.  Même la nouvelle maman n’est pas faite pour dormir toute une nuit 😊: l’hormone prolactine, responsable de la production de lait, atteint un pic aux petites heures du matin et si bébé ne se réveille pas pour téter, c’est souvent sa maman qui le réveille!  Si votre bébé tout neuf dort 12 heures d’affilée, moi, j’ai besoin d’en savoir plus car je me demande comment ce bébé humain se développe…  Faire des nuits comme les adultes, s’endormir tout seul, ça prend du temps, le temps nécessaire à son cerveau de maturer et à son corps de se développer de façon qu’avec le temps, il n’ait plus besoin de prendre 10-12-14 tétées par 24 heures.  Dre Rosa Jové dit aussi que l’urgence rime très mal avec l’enfance – très bien dit 😊.

Tous les grands phénomènes de la nature prennent du temps: une tempête, la marée, le lever du soleil, les phases de la lune. Pour l’être humain, manger, dormir, respirer, vivre, en somme, ça prend du temps… et si on coupe du temps de sommeil, de repas, on vit moins bien et parfois, il peut y avoir des conséquences. Mettre au monde un enfant, l’accompagner dans son développement tout au long de la vie, ça prend du temps de même que tous les liens que nous tissons, que ce soient des liens d’attachement, de soins, d’amour, d’amitié.  Ressentir la compassion, l’empathie, écouter et être là pour l’autre, ça prend du temps…  Être écouté, être aimé, sentir la compassion et l’empathie de l’autre, ça aussi, ça prend du temps. Oui, tout prend du temps… et en même temps, manger, dormir, respirer, vivre, mettre au monde un enfant, l’accompagner dans son développement, être en relation avec l’autre, c’est bon… et peut-être « plus bon » si on prend le temps d’y goûter… Surtout que « le temps qui passe ne se rattrape guère, le temps perdu ne se rattrape plus »…

C’est l’été, l’école est finie, on vit les journées les plus longues de l’année… tout porte à la farniente… tout devient prétexte à prendre le temps de vivre « tout simplement »….   Et si vous ne savez pas trop par où commencer, écoutez votre « p’tite voix », votre voix du cœur… elle, elle sait 😊

Saviez-vous que… /7

Chapitre 22, Core Curriculum, préparations commerciales pour nourrissons (PCN)

Aucune PCN n’équivaut au lait humain, celui-ci étant un aliment « vivant » pour le bébé humain en croissance en dehors du ventre de sa maman.

La PCN joue le rôle de maintien de la croissance et du développement de l’enfant à l’intérieur de ce qui est défini « normal ».

  • Avant 4 semaines, la PCN en poudre n’est pas recommandée car elle n’est pas stérile. Pour préparer la PCN en poudre, on ajoute de l’eau qui a bouilli puis refroidi à 70C.  Ensuite, on attend que le mélange PCN+eau soit refroidi à température du corps humain pour le donner au bébé.
  • Il est très important de respecter les instructions de préparation ainsi que la date de péremption.
  • Un biberon ne doit jamais être réchauffé au micro-ondes.
  • Si le lait maternel n’est pas disponible et si un supplément est médicalement nécessaire, un bébé allaité d’une famille avec des allergies atypiques devrait recevoir une préparation hydrolysée pour nourrissons durant les 6 premiers mois de sa vie.
  • La PCN est acidogène et elle peut causer des caries chez le tout-petit.

À part un supplément de vitamine D, le bébé allaité entre 0 et 6 mois n’a pas besoin de recevoir quoi ce soit d’autre.

La PCN a des effets sur la santé et sur le développement du bébé.  Un bébé qui reçoit la PCN est plus à risques…:allergies, entérocolite nécrosante, diarrhée,otites moyennes, infections des voies respiratoires inférieures, syndrome de mort subite du nourrisson, septicémie, infections des voies urinaires, infection à salmonelle.

Les réponses immunitaires humorale et cellulaire à des antigènes spécifiques comme les vaccins donnés durant la première année de vie du bébé se développent différemment chez le bébé allaité et chez le bébé nourri avec PCN.  Le bébé nourri avec PCN peut démontrer une absence ou un taux bas d’anticorps suite à sa vaccination.

Aliments complémentaires vers 6 mois:

  • L’allaitement, même partiel, confère des avantages pour la santé et le développement du tout-petit.
  • Vers 6 mois, l’enfant commence à utiliser ses propres réserves de fer.  Le bébé exclusivement allaité peut avoir besoin de sources additionnelles de fer, d’énergie, de zinc, de vitamine A et de calcium.
  • Les systèmes neuromusculaire et gastrointestinal du bébé sont plus matures vers 6 mois.
  • Pas de miel avant 12 mois, risque de botulisme.
  • Pas de lait de vache avant 12 mois.  Ensuite, lait de vache non réduit en matières grasses.
  • Le lait de soya utilisé pour compléter ou pour remplacer la PCN est inapproprié.
  • La crème à café, les mélanges farine et eau, les boissons alcoolisées, les boissons gazeuses sont inappropriées pour l’enfant et pourraient entraver son développement optimal.

Saviez-vous que… /6

Core curriculum, chapitre 21 – biochimie du lait humain

(traduction libre)

Le lait humain est important pour le bébé humain à toutes les étapes de la lactation et peu importe la quantité donnée.  Les protéines et les matières grasses du lait humain reflètent l’identité de l’espèce humaine, nécessitant des tétées fréquentes et une proximité très grande du bébé et de sa maman durant les premiers mois.

Lactogenèse I dès la 16e semaine de grossesse et sécrétion de colostrum.

Lactogenèse II avec la délivrance du placenta: la progestérone tombe, la prolactine (production du lait) peut être libérée; l’insuline, le cortisol et les citrates sont présents.  Tous ces changements se font dans les 30-40 premières heures du post partum, que bébé tète au sein ou non.  La prolactine « allume » l’alpha-lactabumine, qui « allume » la synthèse du lactose dans les lactocytes, cette hausse du lactose libère de l’eau par osmose.  À ce stade, le volume du lait dépasse souvent les besoins du bébé.

Lactogenèse III, le maintien de la sécrétion lactée qui s’établit dans les premières semaines:

  • l’ocytocine (hormone de l’amour) contribue à l’éjection du lait
  • la prolactine s’occupe de la croissance des cellules lactifères et continue d’influencer et de maintenir la production lactée.
  • rétroaction autocrine avec, entre autres, « FIL », facteur d’inhibition de la lactation, i.e. que plus il reste de lait dans les alvéoles, moins le cerveau enverra la commande de fabriquer du lait et à l’inverse, plus le lait est retiré des seins de maman, plus le cerveau envoie la commande de produire du lait.
  • En moyenne, le bébé consomme une moyenne de 67,3% à 67,8% de lait disponible par tétée.

Colostrum (jours 1-5):

  • Fonction de protection car il tapisse les intestins du bébé afin que les agents pathogènes ne s’y installent pas.
  • Durant les 72 premières heures, beaucoup d’immunoglobulines sécrétoires de type A (anticorps)
  • 90% des cellules du colostrum sont des leucocytes (globules blancs, nos « soldats », ceux qui nous défendent contre les ennemis 🙂 )
  • Contient aussi: lactoferrine (se lie au fer et a des propriétés bactéricides et bactériostatiques), facteur de croissance, interleukine 10, 21 antioxidants.
  • Fonction laxative de « nettoyeur de tuyaux » via le meconium.
  • Les facteurs de croissance présents stimulent les systèmes du bébé.
  • Aide à établir la flore intestinale non pathogène.
  • Comparé au lait mature: moins de lactose, de gras, de vitamines solubles dans l’eau; plus élevé en vitamines A et E, caroténoïdes (responsable de la couleur orangée du colostrum), protéines, sodium, zinc, chlorides, potassium.  Note personnelle – la nature favorise le plus petit: si maman allaite un bambin lors de l’arrivée d’un nouveau bébé, le bambin n’aimera pas le colostrum à cause de son goût salé… laissant tout le colostrum au plus petit qui en a le plus besoin.

Eau: 87,5% du lait humain; donc, un bébé allaité n’a pas besoin de boire de l’eau.  S’il fait chaud, maman l’allaite plus souvent, « tout simplement ».

Le bébé humain est un mammifère particulier: il est le seul à avoir un cerveau si complexe et un cerveau qui continue son développement en dehors du ventre de sa maman.  Cette particularité nous distingue des autres mammifères.  Cette distinction à elle seule explique pourquoi le lait humain est l’aliment de choix à donner à un bébé humain de façon exclusive les 6 premiers mois de vie puis avec des aliments complémentaires après 6 mois, jusqu’à 2 ans et au-delà.

  • Le lait humain est un lait qui s’adapte aux besoins du bébé durant les premiers jours de vie (colostrum puis lait de transition (jours 6-13) puis lait mature (jours 14 et suivants)), puis dans une même tétée, puis dans une même journée (en soirée, maman transfère plus de mélatonine, plus de matières grasses, entre autres).
  • Si bébé vient au monde avant terme, le lait de sa maman sera différent du lait que sa maman lui aurait donné s’il était né à terme.
  • Si maman est enrhumée, elle donnera les anticorps contre ce virus à son bébé en l’allaitant.
  • Donner du lait d’une autre espèce au bébé humain peut être inapproprié soit parce que ce lait manque de certains éléments ou parce que ce lait a des éléments en trop grande quantité.
  • Puisque le lait humain est très bien adapté au bébé humain, les éléments du lait humain sont mieux absorbés par le bébé.
  • L’odeur et le goût du lait de maman s’apparentent à l’odeur et au goût du liquide amniotique;  au fil des jours, tant l’odeur que le goût du liquide amniotique et du lait de maman seront influencés par l’alimentation de maman – bébé est déjà initié à l’alimentation de sa famille.
  • Si l’alimentation de maman est déficiente en vitamine B12, le lait de cette maman serait déficient en cette vitamine B12.
  • Le lait humain est pauvre en résidus, faible en charge osmotique et les nutriments qu’il contient sont bien assimilés par le bébé (en particulier le fer).

L’intolérance primaire au lactose est extrêmement rare: les enfants de toutes races possèdent un degré élevé de tolérance au lactose du lait de leur maman.

Vitamine D: le bébé en aura assez si sa maman a un taux optimal de vitamine D (ce qui n’est pas le cas pour la plupart des mamans) et si le bébé est exposé régulièrement aux rayons du soleil:

  • 30 minutes d’exposition au soleil par semaine si bébé porte seulement une couche.
  • 2 heures d’exposition au soleil par semaine si bébé est complètement habillé, sans chapeau.
  • les enfants dont la pigmentation de la peau est foncée ont besoin d’une plus grande exposition au soleil.
  • Supplémenter maman avec de hautes doses de vitamine D serait efficient pour élever le taux de vitamine D dans son lait.  Sinon, bébé doit recevoir un supplément de vitamine D.

Fer

  • Avec le fer contenu dans le lait maternel, un bébé né à terme et en santé aurait des réserves en fer suffisantes pour combler ses besoins pendant « au moins » les 6-9 premiers mois de sa vie, s’il est allaité pendant ce temps.
  • Environ 50% du fer provenant du lait maternel est absorbé par l’organisme du bébé, comparativement à moins de 7% du fer contenu dans les préparations commerciales pour nourrissons et à moins de 4% du fer contenu dans les céréales fortifiées en fer pour bébés.
  • La concentration du fer dans le lait maternel est indépendante du fer que maman a dans son organisme.  Le lactose du lait maternel, favorisant l’absorption du fer, est le plus élevé comparativement aux préparations commerciales pour nourrissons.

 

Saviez-vous que…/5

Core Curriculum, chapitre 20, la nutrition du bébé allaité, traduction libre

Le lait humain pour un bébé humain… à l’exception de la vitamine D, le bébé humain a tout ce dont il a besoin durant les 6 premiers mois.

  • La consommation moyenne des différents nutriments (à l’exception de la vitamine D) est valable pour un enfant né à terme, en santé, d’une maman bien nourrie.  Ce bébé est allaité exclusivement les 6 premiers mois et continue de recevoir du lait maternel avec l’introduction des solides à 6 mois.
  • 0-6 mois: les besoins nutritifs sont basés sur la concentration des nutriments contenus dans le lait maternel; bébé prendrait environ 780ml /jour lait maternel;
  • pendant la période d’allaitement exclusif, 0-6 mois, la consommation de lait maternel augmente rapidement durant le premier mois puis continue à augmenter de façon beaucoup plus modérée jusqu’à 6 mois.
  • les déficiences en vitamines sont rares chez l’enfant allaité sauf si sa maman a une diète déficiente; ces bébés sont alors à risque de manquer de vitamines A, riboflavine, vitamine B6 et vitamine B12.
  • entre 6 et 12 mois, bébé prendrait environ 600 ml/jour de lait maternel; le fer et le zinc bien dosés sont importants pour la bonne croissance du bébé.

Les aliments complémentaires introduits à 6 mois doivent rapidement contenir du fer et du zinc car les besoins en fer et en zinc du bébé augmentent pendant que le contenu en fer et en zinc du lait maternel diminue.

Les recommandations:  allaitement exclusif pour les 6 premiers mois de vie puis introduction d’aliments complémentaires à 6 mois tout en continuant un allaitement à la demande jusqu’à 2 ans et au-delà.

Il n’est pas suggéré d’attendre plus que 6 mois pour introduire les aliments complémentaires car le bébé serait plus à risque de souffrir de carences.

Le goût se développe très tôt dans la vie (dès la vie fœtale).  En conséquence les aliments sucrés, salés, les aliments à riches en énergie et pauvres en éléments nutritifs de même que les boissons sucrées devraient être évités.

Certains comportements de l’adulte pour être associés à l’excédent de poids (voire obésité) chez l’enfant:

  • contrôle excessif de l’adulte en forçant l’enfant à manger, à finir son assiette.
  • contrôle total de l’enfant
  • adulte non impliqué auprès de l’enfant pendant les repas

Textures appropriées: vers 6 mois, l’enfant mangera les aliments de la famille en purée et écrasés à la fourchette.  Vers 8 mois, il pourra prendre des petites bouchées avec ses doigts et vers 12 mois, il devrait manger comme les autres membres de la famille.  Il y aurait une fenêtre d’opportunité pour introduire les aliments grossièrement écrasés: vers 10 mois.  Au-delà de cet âge, l’enfant risque d’avoir des difficultés d’alimentation.  Avant 4 ans, on évitera les aliments à risque d’étouffement: hot dog, noix, raisins, carottes crues, maïs soufflé et bonbons.

Hygiène: le lavage des mains est approprié avant de préparer et de manger les aliments.  Les aliments doivent être conservés selon les recommandations.  L’utilisation de contenants, d’ustensiles, de surfaces propres est recommandée

Les recommandations:

  • au début, l’enfant devrait être nourri à la cuiller, doucement, sans se presser;
  • à mesure que l’enfant vieillit, l’adulte assiste l’enfant;
  • l’adulte est sensible aux signes de faim et de satiété de l’enfant
  • les distractions devraient être bannies pendant les repas: pas d’écran et la famille assise ensemble;
  • les repas devraient être des moments d’apprentissage et de joie; l’adulte devrait parler avec l’enfant et échanger des regards yeux dans les yeux.
  • 6-8 mois: 2-3 repas avec des aliments complémentaires;
  • 9-24 mois: 3-4 repas avec 1-2 collations
  • l’alimentation devrait être variée afin de s’assurer que tous les besoins nutritifs de l’enfant soient comblés, incluant des sources de protéines (viande, volaille, poisson, œufs), fruits et légumes riches en vitamine A, gras essentiels facilitant l’absorption des vitamines lipo solubles (lipo = gras) et procurant de l’énergie.
  • les suppléments vitaminiques, les aliments complémentaires fortifiés peuvent être donnés à l’enfant, sur recommandation d’un professionnel de la santé.
  • offrir un aliment à la fois et attendre 3-5 jours avant d’introduire un nouvel aliment.
  • allergies?  il n’y a pas d’évidence que retarder au-delà de 6 mois l’introduction des solides aurait un effet protecteur pour l’enfant – l’exposition à des traces d’aliments induirait plutôt la tolérance.
  • maladie cœliaque? introduire de petites quantités d’aliments contenant du gluten (blé, orge et seigle) avant 7 mois, pendant que l’allaitement de l’enfant réduirait les risques de ces maladies.
  • le sucre et le sel ne devraient pas être ajoutés aux aliments de l’enfant; on privilégiera plutôt l’ail, la vanille, la cannelle, le citron et d’autres épices.
  • maladie: un enfant malade mange moins et la quantité de liquides qu’il boit devrait être augmentée.  Si l’enfant est allaité, lui offrir le sein plus souvent.  Après la maladie, fournir à l’enfant tous les aliments dont il a besoin pour reprendre le poids et les nutriments perdus.

Liquide:

  • le lait humain contient environ 87% d’eau;  le bébé humain 0-6 mois a tout ce qu’il faut et il n’est pas nécessaire d’ajouter d’autre boisson/eau même quand il fait très chaud (il suffit alors de l’allaiter plus souvent)
  • les besoins adéquats en liquide (lait maternel, boissons et aliments):
    • 7-12 mois = 800 ml/jour
    • 1-3 ans = 1300 ml/jour
    • 4-8 ans = 1700 ml/jour
  • la fièvre, la diarrhée et l’exposition à la chaleur augmentent les pertes de liquides.
  • être mal hydraté peut causer de la déshydratation;
  • trop prendre de liquide peut causer de l’hypo natrémie (hypo = bas + natr = sodium + émie = dans le sang)

Boissons

  • Le lait de vache ne devrait pas être donné à un enfant de moins de 12 mois car il ne contient pas les nutriments nécessaires à la croissance rapide d’un enfant entre 0 et 12 mois.  Quand il est introduit, on doit alors privilégier le lait de vache entier, non réduit en matières grasses.
  • Jus de fruits: pas avant 6 mois; Core Curriculum parle de limiter la consommation de jus à 4-6 on/jour chez les enfants de 6 mois à 6 ans… personnellement, je trouve que c’est beaucoup trop… Un enfant qui a soif, entre les repas, devrait boire de l’eau.  Si maman et papa sortent le champagne, l’enfant peut avoir droit à un peu de jus 🙂  À part cela, pourquoi ne pas privilégier le fruit plutôt que le jus…?
  • Le thé, le café, les boissons sucrées devraient être évitées.

Nitrate: il y a risque d’empoisonnement au nitrate quand l’eau contaminée est utilisée pour préparer la préparation commerciale pour nourrissons.  Les nitrates peuvent être présents dans les fèves vertes, les carottes, les courges, les épinards, les betteraves – ces aliments ne devraient pas être donnés à un enfant de moins de 3 mois.  Ceci étant dit, il n’y a pas de risque à donner ces aliments à un enfant de plus de 6 mois.  Les bébés allaités dont maman prend de l’eau avec nitrate n’est pas à risque car le contenu en nitrate de l’eau ne se concentre pas dans le lait maternel.

Nutriments requis:

Supplément vitaminique pour un enfant?  Règle générale, non.  Si maman-papa croient que l’enfant souffre d’un manque quelconque, ils doivent consulter et offrir un supplément recommandé à leur enfant.

Vitamine D: oui, pour tous les enfants, à partir de quelques jours après la naissance.

Enfant végétarien: B12 en supplément? Vitamine D, oui.  Zinc?  Apport en protéines adéquat?  Introduction du lait de soya non réduit en matières grasses et fortifié après 12 mois.

Acide docosahexaenoïque (DHA): acide gras polyinsaturé à longue chaîne, omega 3, essentiel pour le développement du cerveau et l’acuité visuelle jusqu’à 2 ans.  Le taux dans le lait maternel varie selon la diète de maman.  Les aliments contenant DHA: jaune d’œuf, poulet, poisson.

Protéines:

  • 1-3 ans, 5-20% des calories totales sont dérivées des protéines
  • les requis en protéines par kilogramme de poids du bébé décroissent avec l’âge.
  • le lait humain fournit environ 0,9g protéine/100 ml
  • les protéines complètes viennent de sources animales et contiennent les 9 acides aminés indispensables: viande, volaille, œufs, poisson, lait, fromage et yogourt.
  • les protéines incomplètes viennent de sources végétales et sont déficitaires en 1 ou l’autre des acides aminés essentiels: légumes, farines, noix, graines, légumes;
  • les acides aminés doivent être présents afin d’assurer un bon équilibre dans l’utilisation des protéines.
  • Une déficience en protéines peut affecter le cerveau et ses fonctions, la défense immunitaire, les fonctions intestinales et la perméabilité intestinale;

Vitamines:

  • vitamines B, folate et B12:  la vitamine B12 se retrouve principalement dans les aliments d’origine animal;  une déficience en B12 peut se manifester entre 4 et 8 mois chez le bébé dont maman est végétarienne; ces enfants doivent donc recevoir un supplément en B12 approprié à leur âge.
  • vitamine C: agit comme anti oxydant et aussi comme co facteur dans les processus hormonaux et enzymatiques; favorise l’absorption du fer.
  • vitamine D: santé des os, favorise l’absorption du calcium et du phosphore; cette vitamine a des récepteurs dans la plupart des cellules et des tissus du corps; cette vitamine est synthétisée dans la peau à travers l’exposition aux rayons ultraviolets B du soleil; si maman prenait des doses élevées de vitamine D, probablement que son lait en contiendrait suffisamment pour que son bébé ne soit pas déficitaire;  bébé doit commencer à prendre la vitamine D quelques jours après sa naissance.

Minéraux

  • Fer: bébé utilise ses réserves en fer de la naissance durant ses 4-6 premiers mois de vie.  80% du fer présent chez le nouveau-né à terme est reçu durant le 3e trimestre de grossesse – donc, un bébé né avant terme, un bébé malade est plus à risque de souffrir d’un manque de fer non seulement à cause des semaines de gestation en moins mais aussi à cause de sa croissance accélérée hors du ventre de maman.  Les réserves en fer du bébé sont diminuées si sa maman souffre d’anémie, d’hypertension avec retard de croissance in utero, de diabète et si sa maman fume.  Retarder de 30-120 secondes le clampage du cordon ombilical à la naissance augmenterait le fer chez bébé à 2-3 mois. L’absorption du fer dans le lait maternel et de 20-50% tandis que l’absorption du fer dans la préparation commerciale pour nourrissons est de 4-20%.  Une déficience en fer peut augmenter l’absorption du plomb et augmenter les risques de déficits neurologiques et développementaux.  Il est recommandé d’introduire rapidement la viande (excellente source de fer et de zinc) comme aliment complémentaire chez le bébé de 6 mois.
  • Zinc: déficience en zinc va souvent de paire avec une déficience en fer.  Le lait maternel comble les besoins en zinc du bébé pendant les 6 premiers mois.  La viande est une excellente source de zinc pour le bébé de plus de 6 mois.  La biodisponibilité du zinc est plus grande dans le lait maternel que dans le lait de vache.
  • Calcium: plus de 99% du calcium du corps est stocké dans les os et dans les dents, le reste servant à la contraction et la dilatation des vaisseaux, à la contraction des muscles, à la sécrétion des glandes, à la transmission des neurones. Les produits laitiers de même que le chou, le brocoli sont de bonnes sources de calcium.  Si les produits laitiers ne font pas partie de l’alimentation du bébé durant la transition vers les aliments solides, il serait difficile pour cet enfant d’avoir tout le calcium dont il a besoin.
  • fluor: pour la santé des os et des dents (évite la carie); la principale source est l’eau fluorée – les enfants de plus de 6 mois auront besoin d’un supplément de fluor si l’eau de la ville où ils demeurent n’est pas fluorée.

 

 

Saviez-vous que… :-) /4

Core Curriculum, chapitre 19, la nutrition de la maman qui allaite (traduction libre).

Pendant l’allaitement, règle générale, il n’y a pas d’aliment interdit.

Pendant l’allaitement: au moins 4 portions de protéines + au moins 4-5 portions de fruits et légumes + 4-6 portions de glucides, incluant des grains entiers.

Certaines mamans, certaines conditions de celles-ci peuvent nécessiter une consultation auprès d’une diététiste:

  •  Une maman souffrant d’obésité serait sujette à manquer de vitamines A, C, E et de folate.  L’obésité de maman pourrait retarder le démarrage de l’allaitement (lactogenèse II).
  • La maman adolescente serait sujette à avoir une déficience en fer, calcium et autres nutriments.
  • Une maman diabétique (type 1, type 2, de grossesse) peut vivre des fluctuations de sa glycémie (sucre dans le sang) après la naissance du bébé.
  • Une maman ayant eu une chirurgie bariatique serait à risque d’une déficience en vitamine B12.
  • Une maman qui souffre d’allergies.
  • Une maman qui porte plus qu’un bébé.
  • S’il y a 18 mois et moins entre 2 grossesses (incluant une fausse-couche), le corps de cette maman peut avoir besoin de plus d’énergie.
  • Toute condition qui peut amener une maman à se nourrir moins bien (pauvreté, monoparentalité, etc.)

Recommandations générales pour la maman qui allaite

  • Avant la conception, la femme devrait s’assurer que ses taux de fer et d’acide folique sont adéquats.  Si possible aussi, la femme devrait s’assurer que son indice de masse corporelle (IMC) en fonction de son tour de taille sont dans des limites optimales.
  • Au Canada, Santé Canada a publié un guide pour la femme enceinte et qui allaite: http://www.hc-sc.gc.ca/fn-an/pubs/nutrition/guide-prenatal-fra.php
  • L’allaitement est un processus normal dans la vie d’une femme.  Il faut reconnaître que l’allaitement demande un surplus d’énergie au corps de la femme qui vient de vivre une grossesse et un accouchement. (Note personnelle: quand maman a eu une césarienne, i.e. une chirurgie abdominale, cette femme a besoin de plus de protéines et de nutriments pour guérir la plaie).
  • La maman doit boire suffisamment pour étancher sa soif – ses urines seront alors pâles, sans odeur particulière.
  • L’alimentation de la femme qui allaite devrait se composent de 50-55% de glucides + 12-15% de protéines + 20-30% de matières grasses  (Note:  « il est conseillé de réduire sa consommation de gras saturés et d’éliminer celle des gras trans pour une  meilleure santé. En revanche, pas question de supprimer les gras essentiels que l’organisme ne peut synthétiser lui-même et qui doivent être apportés par l’alimentation. Il s’agit des Oméga-3 (dont le poisson ou la graine de lin sont d’excellentes sources) et des Oméga-6. Appelés acides gras polyinsaturés, ils jouent également un rôle protecteur contre les maladies.* »
  • Pour les femmes dont l’IMC est entre 20-29 en pré-grossesse: elles devraient ajouter 300 calories/jour durant les trimestres 2 et 3 de la grossesse.  Pendant l’allaitement, elles devraient ajouter 500 calories/jour
  • Combien « coûte » 1 litre de lait au corps de maman?  Environ 940 calories.  La plupart des mamans produisent environ 750ml/jour de lait.
  • Durant les 6 premiers mois de l’allaitement, les besoins en protéines sont d’environ 65g/jour.  Un exemple?  (4 on de viande = 28g de protéines) + (24 on de lait = 24g de protéines) + (4 portions de glucides = 15g de protéines).  Donc 28g + 24g + 15g = 65g de protéines.  Note personnelle: quand une maman qui allaite me consulte, je lui suggère de prendre une collation avec protéines à chaque tétée de son bébé… Les mamans sont unanimes: ça fait une grande différence en termes d’énergie.
  • Souvent, il est recommandé à maman de prendre un supplément vitaminique.  Par contre, ce serait toujours approprié de consulter une diététiste avant de prendre quoi que ce soit.  Il y a des situations où un taux élevé d’une vitamine peut être dommageable comme le serait, à l’inverse, une carence.
  • Règle générale, les nutriments du lait maternel sont affectés par un taux bas dans l’alimentation de maman: thiamine (B1), riboflavin (B2), B6, B12, vitamines A et D, selenium.
  • Règle générale, les nutriments du lait maternel ne sont pas affectés par un taux bas dans l’alimentation de maman: zinc, fer, folate, calcium, cuivre.
  • Une déficience en vitamine D se corrige avec des doses appropriées – il faut alors consulter une diététiste.
  • Fer: ce serait approprié de détecter une anémie avant la conception.  Il serait alors justifié de contrôler davantage la ferritine que le taux d’hémoglobine dans le sang.  Pendant l’allaitement, un léger supplément de fer est exigé par le corps de maman car une petite quantité passe dans le lait maternel.
  • Calcium: un supplément sera requis chez les femmes ayant une allergie/une intolérance aux produits laitiers.  Il sera alors approprié de prendre du citrate de calcium au lieu du carbonate de calcium pour une meilleure absorption.  Le calcium et le fer doivent être pris séparément.
  • Pendant l’allaitement, maman perd du « capital osseux » même si son apport en calcium est adéquat.  Quand les menstruations de maman reviennent, il y a une re-minéralisation de ses os.  Les études démontrent qu’une femme qui a allaité plus d’un enfant, non seulement elle n’augmente pas ses risques de souffrir d’ostéoporose, mais elle serait moins à risque de souffrir d’ostéoporose.
  • Exercice:  si maman fait un exercice intense pendant 1 heure par jour, ses besoins en énergie augmentent et elle aura besoin d’ajuster son alimentation en conséquence.  À venir jusqu’à maintenant, on faisait l’hypothèse que le bébé d’une maman qui fait un exercice intense pouvait refuser de prendre le sein car son lait contiendrait un taux plus élevé d’acide lactique.  Cette hypothèse a été réfutée dans 2 études récentes.

Effets de l’alimentation de maman sur son bébé allaité

  • Les taux de nutriments de l’alimentation de maman se reflètent rapidement dans son lait.  Une maman qui se nourrit bien en bénéficie elle-même et elle en fait bénéficier son bébé.  Règle générale, une maman moins bien nourrie aura un bébé en bonne santé car cette maman produira la bonne quantité de lait pour son bébé et il sera capable d’aller chercher les nutriments dont il a besoin dans le lait de sa maman.  Par ailleurs, si une maman a une alimentation déficiente, il en coûterait moins cher de bien la nourrir que de donner de la préparation commerciale pour nourrisson à son bébé.  Le type de matières grasses, pas la quantité, est influencé par la diète de la mère.  Dans tous les cas, on recommande de limiter l’apport en gras trans (autrement dit, tous les aliments « trans »formés 🙂 )
  • Une maman enceinte de jumeaux a des besoins en énergie supplémentaires.  Par contre, elle ne doit pas doubler les doses de vitamines et minéraux suggérés pour la maman qui porte un seul bébé.
  • Le stress et le comportement de maman pendant l’allaitement sont des facteurs qui affectent beaucoup plus la quantité de lait produite par maman que sa nutrition.
  • Le fer contenu dans le lait maternel a des bénéfices immunologiques.
  • Il y a peu d’évidences démontrant un lien entre les coliques du bébé et une allergie de ce bébé au lait de sa maman.  Par contre, si maman croit qu’un aliment de son alimentation cause un problème à son bébé, une consultation avec une diététiste l’aidera à retirer cet aliment pendant au moins 2 semaines, tout en s’assurant qu’elle continue d’avoir une alimentation appropriée.
  • L’eczéma du bébé ne serait pas relié à la diète de la mère.
  • Une maman qui a des allergies: présentement, aux États-Unis, il n’y a pas de consensus ni de recommandations fixes.  Donc, la prudence est de mise pour le lait, les œufs et les arachides pendant la grossesse et l’allaitement.  On attendra que l’enfant ait au moins 18 mois avant d’introduire un de ces aliments dans son alimentation.
  • Caféine: moins de 300mg/jour ne devrait pas déranger le bébé allaité à moins qu’il s’agisse d’un prématuré ou d’un enfant malade – dans ces situations, il est possible que ces bébés métabolisent moins bien la caféine et qu’ils soient plus irritables et maussades.  Une tasse de 8 on de café contient 80-100 mg de caféine.  Le thé noir et le thé vert contiennent 30-60 mg de caféine/tasse de 8 on.  Les théobromines du chocolat produisent les mêmes effets sur le système nerveux central que la caféine – un bébé qui est maussade suite à l’absorption de chocolat de sa maman peut démontrer une sensibilité accrue.
  • Tisanes et herbes: la prudence est de mise car certains produits peuvent causer des problèmes au bébé allaité comme toxicité du foie, symptômes anticholinergiques et toxicité cardiaque.  Il faut connaitre l’origine des herbes, les conditions dans lesquelles elles ont poussé, de même que les conditions d’empaquetage et de conservation.
  • Alcool:  une consommation élevée d’alcool peut réduire le réflexe d’éjection.  Plusieurs facteurs peuvent influencer le taux d’alcool dans le sang de maman: fatigue, poids, tissu adipeux, contenu de l’estomac, temps de consommation, etc.  Le pic d’alcool s’obtient en 30-60 minutes si l’estomac est vide et en 60-90 minutes si l’estomac n’est pas vide.  L’alcool passe librement dans le lait de maman et de grandes quantités peuvent toucher le bébé dont la somnolence.  Les bébés, durant les 4 premières semaines de vie, détoxifient l’alcool à un taux moitié moindre que chez l’adulte.  Les bébés nés avant 37 semaines sont encore plus à risque de toxicité.  Évidemment, une maman qui prend de l’alcool est moins en mesure de prendre soin de son bébé en toute sécurité.
  • Le lait de maman (comme son liquide amniotique) change de goût selon son alimentation.  On croit que, pour cette raison entre autres, les bébés allaités acceptent plus facilement les aliments solides qu’on leur présente car ils auraient été exposés à l’alimentation de leur maman.  Les bébés tètent 50% plus longtemps si le lait de maman goûte l’ail et la vanille.
  • Succédanés de sucre: pas d’aspartame pour une personne qui souffre de phénylcétonurie.   La prudence est de mise avec tous les succédanés de sucre car toutes les recherches n’ont pas été complétées afin de s’assurer qu’ils sont des produits inoffensifs, surtout pendant la grossesse, pendant la croissance d’un enfant.

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*Tiré de  http://www.passeportsante.net/fr/Actualites/Dossiers/DossierComplexe.aspx?doc=idees_recues_minceur_page_8_do&utm_source=newsletter&utm_campaign=minceur-manger-gras&utm_medium=quotidienne-20062016&osde=OSD.luqmtsjstks_yrb_nmp_go_fijasufrr_tqy_xd, page consultée 2016-06-20.)

 

Alimentation autonome: et si…?

Le 25 mai 2016, Naître et grandir parlait de l’alimentation autonome en citant une étude « How different are baby-led weaning and conventional complementary feeding? A cross-sectional study of infants aged 6–8 months« .  Et si on réfléchissait ensemble…

Il est mentionné:

(…) Ils ont toutefois remarqué que ces enfants avaient une alimentation plus riche en gras. Cela s’expliquerait peut-être par le fait que ces bébés mangeaient souvent les mêmes aliments que les adultes. Leur consommation totale de calories était toutefois similaire à celle des enfants nourris à la cuillère. (…)

 C’est certain qu’un tout-petit, assis à la table avec sa famille, veut imiter ce que les « grands » font – c’est une façon d’apprendre.  Et si le tout-petit devenait « l’excuse » pour la famille de s’assurer d’avoir une alimentation saine et des habitudes alimentaires « santé »…? Quand j’ai le privilège de recevoir une femme enceinte en consultation, je parle d’alimentation: j’invite maman, avec papa, à regarder leur alimentation et leurs habitudes alimentaires de façon globale, pas juste pendant la grossesse – après tout, le bébé qui est dans son ventre aujourd’hui sera assis à la table de la famille demain.  Si la grossesse devient un moment privilégié pour maman et papa de « bien manger », leurs nouvelles habitudes auront quelques mois d’ancienneté quand bébé sera là et ce sera une modification de moins à apporter quand bébé s’assoira à la table familiale.

Les risques d’étouffement…? Attendre que bébé ait environ 6 mois minimise les risques:  il a plus de salive, sa langue et les muscles de sa bouche peuvent maintenant mieux avaler de la nourriture.  D’autre part, si maman et papa ont adopté de nouvelles habitudes alimentaires depuis la grossesse, qu’ils mangent ensemble, autour de la table, bien assis, pas de télévision téléphone ordi, ça peut aussi aider à minimiser les risques d’étouffement.  En prime, manger ensemble, se retrouver, parler de sa journée, ça permet de tisser des liens…

L’article disait aussi…

(…) Les enfants étudiés qui mangeaient seuls consommaient en effet moins de fer, de zinc et de vitamine B12 que ceux nourris à la cuillère. (…)

Ça me semble tellement évident… Bébé a 6 mois, il prend du lait de sa maman de façon différente qu’il le faisait à sa naissance: il tète moins souvent, il est plus efficace à chaque tétée. Tout en continuant l’allaitement, bébé est invité à la table familiale avec « les grands »:  il commence à utiliser la chaise haute, il est en position verticale pendant plusieurs minutes, le contrôle de sa tête sert à dire « oui encore », « non pas plus », il a des aliments devant lui – toutes sortes de textures, de couleurs, d’odeurs, des aliments froids chauds tièdes… Beaucoup de « grandes premières » d’un coup avec l’introduction des solides… En plus, physiquement, il doit prendre les objets d’une autre façon: la préhension se fait d’abord avec la main comme une patte et se raffine, au fil des mois, avec la dextérité pouce-index.  C’est donc certain qu’il ne mange pas grand chose avec ses doigts les premières fois qu’on met des petits morceaux devant lui… et on s’étonne qu’il ait moins de fer, de zinc, de B12…? Un changement à la fois, peut-être…?  Donc, bébé s’assoit à table, on met quelques morceaux à sa portée et maman le nourrit avec la cuiller.  Plus il grandit, plus il s’habitue à cette nouvelle réalité de sa vie, s’asseoir à table avec « les grands », plus il perfectionne la pince « pouce-index » et les autres habiletés requises, moins maman le nourrit avec la cuiller… Et si bébé veut un aliment que son papa ou sa grande sœur porte à sa bouche…?  Pas de problème car toute la famille mange des aliments qui assurent à chacun de ses membres de combler ses besoins en protéines, en vitamines, en minéraux.

Durant la première année de vie terrestre du bébé, il s’en passe des choses, c’est incroyable.  Dr Brazelton a déjà dit que bébé peut régresser avec l’acquisition d’une nouvelle compétence – un pas en arrière pour en faire deux en avant…  Et si cette régression était LA façon qu’avait bébé de dire: « Wow! Laissez moi souffler un peu.  Maman, j’ai besoin de toi, de redevenir un « petit bébé » collé contre toi, ça me sécurise et ta réponse à ma « détresse régression » peut être un tremplin vers tout ce qui est nouveau. »

L’autonomie d’un enfant… c’est ce que chaque maman et chaque papa veulent pour leur enfant, au fil des jours, des années.  Et si l’alimentation autonome était une façon de vivre, de manger, de goûter à la vie…?  Donc, quand l’enfant est prêt, vers 6 mois, on introduit des solides en complément de l’allaitement avec, en toile de fond, l’alimentation autonome… au rythme du bébé dans SA famille. Françoise Dolto disait dans « Tout est langage »

Notre rôle, ce n’est pas de rythmer les besoins d’un enfant, comme nous le croyons, mais d’être au service de ses rythmes (…)

121-32

Bonne nuit…

Avril aura été le mois du sommeil… Tout d’abord, le mardi 5 avril, mes collègues, Ghislaine Reid B.A. IBCLC et Maureen Willa dt.p. IBCLC du CISSS Montérégie-est réseau local Pierre-Boucher, nous ont présenté « Le sommeil sécuritaire du nouveau-né ».  Les 16 et 17 avril, j’ai assisté à la formation « Le sommeil du tout-petit et son accompagnement parental » donné par madame Ingrid Bayot des Formations Co-Naitre.  Finalement, je suis présentement inscrite à GOLD Lactation Online Conference.  La conférencière Briana Tillma, LLL monitrice, IBCLC, étudiante (1ère année) ostéopathie et maman  nous a fait découvrir les liens entre le lait maternel et le sommeil dans sa présentation, « Breast Milk and Sleep : Circadian Rhytms in Human Milk ».  Ce que j’ai entendu rejoint l’ouvrage « Sweet Sleep – nightime and naptime strategies for the breastfeeding family » par Diane Wiessinger, Diana West, Linda J. Smith, Teresa Pitman, La Leche League International.

Dans la nature, il y a des cycles : le jour et la nuit, les saisons, la migration, la photosynthèse, l’hibernation.  Le sommeil de tout être humain est réglé par deux processus inconscients: l’homéostasie sommeil/éveil et l’horloge circadienne, d’une durée de 24 heures.  Comme exemples, citons les cycles d’éveil et de sommeil, la température basale du corps, le niveau de certaines hormones, les niveaux de mélatonine (hormone du sommeil ou de l’obscurité), la performance cognitive.  Cependant, attention! Ce que nous connaissons, c’est le sommeil des adultes…  le sommeil d’un tout petit est différent.

Un bébé, dans le ventre de sa maman, a des cycles de plus de 24 heures, des cycles ultradiens.  Dans le ventre de sa maman, bébé est exposé aux rythmes jour-nuit de sa maman car elle a des périodes d’activités et de repos basées sur un cycle circadien.  Malgré tout, quand bébé sort du ventre de sa maman autour de la 40e semaine de gestation, ses cycles ultradiens devront évoluer en cycles circadiens… et ça ne se fera pas d’un coup : l’expression du gène circadien se fera autour de la 11e semaine, les rythmes de la mélatonine autour de 12 semaines, les rythmes du cortisol autour de 3-6 mois.  En plus, la longueur des cycles du sommeil du bébé évolue : entre 0 à 2 mois, chaque cycle du sommeil du bébé est d’environ 50 minutes, entre 2 à 8-9 mois, 70 minutes, et entre 9 mois à 5 ans, 80 minutes. Le nourrisson qui s’endort vit d’abord une phase de sommeil paradoxal (REM) – le moindre bruit peut le réveiller.  Il a besoin d’être accompagné avec douceur pendant cette phase jusqu’à ce qu’il tombe dans un sommeil profond.  Chaque conférencière a mentionné qu’il est impossible de « faire dormir » un bébé.  En grandissant, pour certains à partir de 3 mois, la majorité vers 6 mois et pour d’autres après 1 an, le bébé acquiert la capacité de passer directement de l’état de veille au sommeil profond.

Notre corps fabrique différentes hormones dont la mélatonine.  Cette hormone est présente la nuit, surtout entre 2h et 5h du matin.  En secrétant la mélatonine, c’est comme si la glande pinéale dit au cerveau qu’il fait sombre et que c’est le bon moment pour dormir.  La mélatonine a plusieurs autres rôles dont la communication des rythmes circadiens, la relaxation du tractus gastro intestinal (ça réduirait les coliques chez le bébé qui reçoit du lait de sa maman).  À la naissance, le bébé a très peu de mélatonine et il en sécrète très peu.

Devant leur nouveau-né bébé immature, que peuvent faire ses parents à la tombée de la nuit…?  Les parents peuvent contribuer à créer une ambiance propice au sommeil :

  • Le soir, les rideaux sont fermés, les lumières sont tamisées.
  • Le peau à peau et la proximité aident bébé à suivre le rythme circadien de son parent.
  • Les activités calmes comme un massage, appréciées du bébé et des siens, peuvent aider bébé à se détendre.

Allaiter son bébé est une autre excellente stratégie.  Le lait de maman a des propriétés chronobiotiques puisque plusieurs de ses composantes varient selon un cycle circadien.  Dans le lait maternel, on retrouve des acides aminés dont le tryptophane, précurseur de la sérotonine et de la mélatonine; en prime, le tryptophane favorise l’installation des récepteurs de la sérotonine. Le tryptophane se retrouve dans le lait maternel surtout en soirée avec un pic vers 2-3 heures du matin – même chose pour la prolactine, l’hormone responsable de la production de lait.  Quand maman allaite bébé en soirée et la nuit, ces hormones s’ajoutent aux hormones endorphine, sérotonine (régule l’humeur), ocytocine (éjection du lait et hormone du bien-être).  Ce cocktail d’hormones passent au bébé allaité: maman et bébé s’endorment et le tryptophane aurait l’effet possible d’allonger la nuit du bébé.

Dans le lait de maman, il y a aussi de l’acide folique, des matières grasses et plusieurs minéraux dont le magnésium (important pour le sommeil et élevé pendant cette période), le zinc (en lien avec la mélatonine, élevé le matin), le cuivre (moindre pendant la nuit), le sodium et le potassium, le fer (pic vers midi et son rythme circadien est absent chez une maman qui a de l’anémie avec déficience en fer).  Chacune de ces substances du lait maternel varie au fil de la journée et il apparaît important de bien étiqueter le lait maternel exprimé, date et heure, de façon que le lait exprimé la nuit soit donné… la nuit.

La nature est bien faite… le lait de maman a de nombreux avantages dont celui d’aider un bébé à mieux dormir.  Les trois premiers mois de vie de bébé hors du ventre de maman, période souvent nommée « le quatrième trimestre », est un moment de grand bouleversement pour chaque membre de la nouvelle famille.  Le manque de sommeil est difficile pour tous les nouveaux parents qui le vivent.  Non, ça ne sera pas toujours comme ça… Oui, bébé grandira, oui, il finira par faire ses nuits avec le temps… Jusqu’à 3 mois, 90% des nourrissons se réveillent la nuit, à 1 an, 47% des bébés se réveillent encore une ou deux fois chaque nuit.  En attendant?  Prendre soin de soi, maman et papa.  Revoir les priorités de chacun, du couple, de la nouvelle famille.  Discuter avec d’autres parents, avec des intervenants afin de trouver les ajustements nécessaires à la nouvelle vie avec bébé… Les familles qui s’en sortent « pas trop pire », sont celles où maman allaite et elle se permet d’aller dans le sens de la nature et de suivre son bébé… Bébé dort, elle se repose. Bébé tète, elle prend une collation avec protéines – ces petits repas sur 24 heures aident maman à avoir plus d’énergie et moins de fringales.  Pour les premières semaines, cette maman délègue les « age », lavage-ménage-repassage, à son entourage… Une période de « relevailles », comme autrefois, pour permettre à maman de reprendre le fil de la vie avec son nouveau bébé, après la grossesse et l’accouchement et en plein démarrage d’allaitement….  Bon dodo…

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Pour allaiter, ça prend…

Pour allaiter, ça prend… un bébé, une maman qui nourrit bébé…  un papa qui « nourrit » maman, des grands-parents qui « nourrissent » papa et sa nouvelle famille.  La nourriture dont il est question ici, c’est une nourriture d’amour et de santé.

Aujourd’hui, j’ai eu l’idée de vous parler de trois éléments de l’allaitement : le coussin d’allaitement, la crème APNO, le tire-lait.  Pourquoi?  Parce qu’il m’arrive souvent de retrouver ces trois éléments impliqués dans un allaitement difficile.

Nous sommes jeudi.  Une maman m’appelle : elle a accouché le dimanche précédent.  Elle a quitté l’hôpital le mercredi avec de la douleur, des plaies aux mamelons, la crème All Purpose Nipple Ointment (APNO) et son bébé 🙂 ….  Lors de notre rencontre le jeudi, maman m’explique qu’elle met la crème APNO depuis la naissance de son bébé, plusieurs fois par jour, sur chaque mamelon, avec ses doigts.  Depuis la veille, le mercredi, la plaie d’un mamelon fait tellement mal qu’elle exprime du lait de ce sein avec un tire-lait électrique simple et elle donne ce lait à son bébé avec un tube à l’autre sein.  J’invite maman à s’installer pour allaiter.  Elle s’assoit dans une chaise/un fauteuil, elle met le coussin d’allaitement sur ses genoux et elle dépose bébé sur le coussin.  Elle penche son corps vers bébé.  Elle se crispe juste à l’idée que bébé prenne son sein et son mamelon crevassé, croûté.

Le coussin d’allaitement : J’invite papa à regarder maman et bébé… bébé est plus haut que le sein de maman.  Pour cette maman, assise dans ce fauteuil/cette chaise, le coussin n’était pas nécessaire et  peut-être même qu’il contribuait, en partie, à la douleur ressentie par cette maman.  J’ai aidé maman:  elle s’est inclinée vers l’arrière, son bébé était sur elle, son nez vers le mamelon de maman.  Avec son bras, maman entourait le corps de son bébé, une main sur ses fesses. Pour son confort, j’ai roulé une couverture sous le bras qui tenait bébé. La douleur a baissé, de ce côté puis de l’autre ensuite. En prime, maman avait une main libre pour prendre une collation avec des protéines…

Donc, oui, le coussin d’allaitement, dans des circonstances bien précises…

La crème APNO : De plus en plus de mamans quittent l’hôpital avec des plaies, de la douleur ET la crème All Purpose Nipple Ointment, APNO. Cette crème est composée d’un antibiotique, d’un antifongique, d’un corticostéroïde.  Oui, c’est une bonne idée de donner une prescription à maman lors de son congé de sorte qu’elle n’est pas obligée de re-consulter avec un nouveau-né.  Par contre, je crois qu’il faut utiliser cette crème à bon escient.

  • D’un côté, je considère cette crème  comme une paire de béquilles utilisée le temps de réparer les blessures – cette crème n’est pas magique. Il faut que maman trouve l’aide nécessaire pour que la prise soit efficace et donc, sans douleur… et si maman n’a plus de douleur, que ses plaies guérissent, la crème ne sera plus nécessaire.
  • L’autre facteur bien important, c’est que cette crème, ce n’est pas rien… Avez-vous remarqué que Polysporin© contient maintenant trois antibiotiques…?  La résistance des bactéries aux antibiotiques, c’est donc bien réel… À voir l’utilisation fréquente de cette crème APNO, je me demande toujours à quel moment elle ne sera plus efficace et ce qu’on devra utiliser à la place…
  • Avant d’essayer la crème APNO, qu’est-ce qu’on a fait…?  Dans l’article « Interventions for treating painful nipples among breastfeeding women » (2014), Dennis CL, Jackson K, Watson J, pages 31 et 32, parlent de l’efficacité du lait maternel sur les mamelons blessés…
  • La meilleure façon de nettoyer une plaie, c’est avec de l’eau et du savon et aussi l’action mécanique de frotter.  C’est valable pour les plaies aux mamelons… ces plaies doivent être lavées, sous la douche quotidienne, et être bien asséchées par la suite.
  • Si maman met une crème sur ses mamelons, je suggère toujours qu’elle utilise un coton-tige pour prendre la crème, plutôt que son doigt, simplement pour éviter une contamination.
  • Si maman a une plaie à un mamelon, je lui suggère d’utiliser une compresse d’allaitement jetable et de la changer souvent.

Donc, oui, la crème APNO, peut-être après avoir essayé d’autres solutions…?

Le tire-lait : Maman avait tellement de douleur qu’elle exprimait le lait d’un sein et donnait celui qui était moins endommagé.  Elle faisait cela presque depuis la naissance du bébé. Cette maman avait beaucoup de lait, ses seins étaient gorgés de lait.

  • Le tire-lait, c’est un excellent outil… pour le lait… Pendant la phase du colostrum, il est suggéré d’exprimer le colostrum avec les mains car on risque de perdre les quelques gouttes de colostrum, très collant, dans la tuyauterie du tire-lait.  Ensuite, si bébé est malade, qu’il ne peut prendre le sein immédiatement, le tire-lait est l’outil approprié et ce serait une excellente idée que maman soit accompagnée dans cette situation difficile.
  • Quand une maman exprime du lait pour son confort, je privilégie l’expression manuelle : maman peut palper son sein, le masser, mettre la force appropriée pour éviter de se blesser.  En prime, ce qu’elle exprime avec ses mains, c’est souvent la « bonne quantité » pour se sentir moins engorgée et elle évite peut-être de créer une plus grande production de lait en se branchant au tire-lait.  En plus, nos mains nous suivent partout.  Bien sûr, ça prend de la pratique pour devenir habile à exprimer du lait avec ses mains… et oui, je connais des mamans qui réussissent à exprimer du lait avec leurs mains, avec de la pratique et des trucs pour faire monter l’hormone ocytocine dans leur corps.

Donc, oui, le tire-lait, dans des circonstances bien précises…

Donc, pour allaiter, ça prend… un bébé, une maman qui nourrit bébé…  un papa qui « nourrit » maman, des grands-parents qui « nourrissent » papa et sa nouvelle famille.  La nourriture dont il est question ici, c’est une nourriture d’amour et de santé. Avant d’utiliser des outils, ce serait peut-être approprié de regarder dans le village: il y aurait peut-être une personne qui pourrait accompagner la nouvelle famille dans ses premiers pas sur le chemin de la vie…  Moi, je suis disponible pour vous… contactez-moi 🙂

1990-07-15 Louise, CA, JF

« Mon bébé a des coliques… »

Hier, j’ai reçu une maman en consultation.  Son bébé âgé de 3 1/2 semaines l’accompagnait.  Bébé est allaité exclusivement.  Maman est inquiète.  Chaque jour, bébé a des périodes où il pleure, se tortille, passe des gaz, son ventre se durcit.  Maman essaie de lui offrir le sein – bébé en veut, il n’en veut pas… « C’est simple, il a des coliques. J’ai commencé à couper les produits laitiers dans mon alimentation. » Maman se demandait si elle pouvait lui donner des probiotiques.

Le 19 janvier 2016, Catherine Handfield, La Presse+, a posé la question à Dre Valérie Marchand, gastroentérologue pédiatre à l’hôpital Sainte-Justine et ancienne présidente du comité de nutrition de la Société canadienne de pédiatrie.  Dre Marchand disait, entre autres:

  • Les probiotiques peuvent avoir des bénéfices dans certaines situations cliniques, mais de là à en donner d’emblée à un enfant pour améliorer sa santé intestinale… Je pense qu’il y a bien d’autres choses qu’on peut faire avant ça.
  • Les probiotiques qui sont dans l’intestin vont effectivement renforcer la fonction de barrière entre l’intérieur de l’intestin et le sang en augmentant la production du mucus et en augmentant le lien entre les cellules. Ça diminue la perméabilité intestinale. Maintenant, est-ce que ça va diminuer la pénétration de microbes dans la muqueuse intestinale ? Peut-être. L’autre chose qu’on veut, c’est que les protéines alimentaires ne pénètrent pas intactes dans le sang pour éviter de créer des allergies alimentaires. Des études ont montré que certains probiotiques peuvent réduire le risque, chez les bébés, de devenir allergiques, mais les études ne sont pas toutes significatives à cet égard.
  • Il y a d’autres façons de moduler la flore intestinale. Notre flore intestinale est établie très tôt dans la vie, vers 6, 12 mois. On prend des probiotiques, on modifie notre flore intestinale. On arrête d’en prendre, et quelques jours après, la flore intestinale revient à ce qu’elle était.  Comment peut-on moduler la flore intestinale de son enfant?  Par l’allaitement maternel, qui est la manière la plus intéressante, la plus durable et la plus efficace, ainsi que par l’alimentation, en diminuant l’exposition à des antibiotiques…

Ceux qui sont intéressés par ce sujet peuvent consulter le document de principes de la Société canadienne de pédiatrie, « L’utilisation des probiotiques au sein de la population pédiatrique« .

Maintenant, les coliques, les pleurs… Voici ce que certaines sources en disent…

Naître et grandir, les coliques

Les pleurs sont une chose parfaitement normale : ils sont souvent la seule façon qu’a un bébé de s’exprimer. Un bébé pleure s’il a faim, s’il a froid, si sa couche est mouillée… et c’est aussi parfois une façon pour lui de s’apaiser par lui-même. Cependant, certains nourrissons pleurent plus que d’autres, sans raison apparente. On a beau les nourrir adéquatement, les tenir au chaud, les cajoler, rien n’y fait. On dit d’eux qu’ils ont des coliques, bien que ce ne soit pas nécessairement le cas. En fait, on ne sait pas ce qui cause leur comportement. Le terme colique désigne une douleur au côlon. Selon les données connues, 10 % à 15 % des nourrissons souffriraient de coliques.

Un bébé qui a des coliques est, par ailleurs, un enfant en bonne santé. Il a un réflexe de succion normal. Il mange bien. Il ne vomit pas (mais c’est normal qu’il régurgite de temps à autre). Il ne fait pas de fièvre. Il n’est pas léthargique . Ses selles sont normales. De plus, il a toujours un gain de poids satisfaisant.

 

Société canadienne de pédiatrie, les coliques et les pleurs

Les bébés en santé pleurent. C’est leur manière d’exprimer leurs besoins et de communiquer avec les personnes qui les entourent. La plupart du temps, vous réagissez en donnant à votre bébé ce dont il a besoin : vous le nourrissez, l’aidez à s’endormir, changez sa couche ou lui faites des câlins. Les pleurs sont très utiles pour les bébés, parce qu’ils dépendent des autres pour répondre à tous leurs besoins.

Il arrive toutefois que même les parents les plus affectueux ne réussissent pas à calmer les pleurs de leur bébé. Ce n’est pas leur faute.

Lorsqu’un bébé pleure beaucoup et longtemps (sans interruption), même s’il a été nourri, changé et câliné, on dit souvent que c’est un bébé à coliques. On a longtemps pensé que les coliques étaient un « état ». Certains bébés en ont, d’autres non.

Toutefois, d’après de nouvelles données, ce qu’on appelle les coliques ferait partie du développement normal du bébé. Au début de leur vie, tous les bébés vivent une période au cours de laquelle ils pleurent plus qu’en toute autre période.

Chaque bébé est différent. Pendant cette période « de pointe », qui dure généralement de 3 à 8 semaines, certains bébés pleurent beaucoup plus que d’autres. Leurs pleurs peuvent sembler plus énergiques et peuvent être plus difficiles (parfois impossibles) à consoler.

La bonne nouvelle? D’abord, ces pleurs sont normaux. Ils n’ont aucun effet à long terme sur votre bébé. Ensuite, ils ne se prolongeront pas indéfiniment. Cette période de pleurs vigoureux et intenses (et inexpliqués) peut s’arrêter tout aussi rapidement qu’elle a commencé ou diminuer graduellement au fil du temps. En général, ils sont chose du passé lorsque votre enfant atteint 3 ou 4 mois.

 

Hôpital de Montréal pour enfants, Coliques

Un bébé qui souffre de coliques pleure beaucoup, en général plus de 3 heures par jour; mais chez certains enfants, la crise peut durer encore plus longtemps. En général, les pleurs débutent vers la même heure, souvent en début en soirée.
Les coliques sont fréquentes. On estime qu’au moins 1 ou 2 bébés sur 10 ont des coliques pendant leur petite enfance. Mais il est important de se rappeler que même s’il est difficile de prendre soin d’un bébé qui souffre de coliques, celles-ci ne sont pas dangereuses.

On a souvent l’impression que les bébés qui ont des coliques souffrent de douleurs abdominales, mais la véritable cause demeure inconnue.

Je termine avec Dr Brazelton, pédiatre américain, « Les pleurs en fin de journée » dans Votre enfant et son sommeil, pages 39 et 40

Vers trois semaines, une période de pleurs en fin de journée a de fortes chances de s’instaurer.  Des mères m’ont dit qu’elles peuvent prévoir cette phase d’énervement ou d’irritation car leur bébé commence à s’agiter, à être trop facilement hyperstimulé et à se montrer souvent inconsolable.  Elles me disent aussi qu’après ces pleurs leur bébé dort mieux.  Une fois que le parent a vérifié qu’il ne s’agit pas de faim, d’inconfort ou de douleur, le bébé peut avoir besoin de pleurer pour libérer la surcharge de son système nerveux immature.  Après ce laps de temps, suivi de nombreux apaisements et renvois, en général le bébé se calme et s’endort.  Un peu comme s’il avait fini par s’épuiser et avait évacué son trop-plein d’énergie nerveuse.  Cette capacité à s’endormir par la suite fait mieux accepter la période de pleurs.

« Bébé a des coliques – c’est la faute de ce que maman mange! »

Des fois, j’ai l’impression que tout est de la faute des mères 🙂  J’exagère, je sais… Il faut quand même se dire que bébé allaité est habitué à l’alimentation de sa maman: quand il était dans le ventre de sa maman, il buvait du liquide amniotique, liquide qui goûtait l’alimentation de sa maman.  Si maman n’a pas d’allergie diagnostiquée, si elle n’a pas eu à suivre une diète particulière pendant sa grossesse, son alimentation était probablement variée et son bébé a été « exposé » au brocoli, au chou, au beurre d’arachides, aux oignons, etc.  À moins d’une indication médicale particulière, en période d’allaitement, maman peut donc continuer à manger ce qu’elle mangeait pendant sa grossesse… Oui, chez certains bébés, quand maman coupe certains aliments, il va mieux. En même temps, il faut reconnaître que maman a été en gestation, a accouché et maintenant allaite; son corps a besoin d’énergie, de calories, de vitamines et de minéraux.  Maman a aussi besoin d’énergie et de nutriments pour une tâche incommensurable, s’occuper de son bébé, 24 heures par jour, 7 jours par semaine. Je rencontre des mamans qui en sont à boire et à manger… pas grand chose tellement elles ont tout coupé dans leur alimentation.  Je ne sais pas pour vous, mais moi, quand j’ai faim, je me sens moins patiente…  Donc, d’un côté, on aurait un bébé qui pleure peut-être un peu moins et de l’autre, une maman sûrement affamée, épuisée qui pleure parce qu’elle manque d’énergie et de patience pour s’occuper de son bébé – pas génial.

Les articles précités démontrent qu’il y a une part de « normalité » aux pleurs du bébé. « Normalité »… un bien grand mot… Si les pleurs, les tétées groupées, les coliques font partie de la vie normale d’un bébé normal, je reconnais aussi qu’il y a des bébés qui peuvent avoir du reflux, qui peuvent avoir mal au ventre – ce sont les parents de ce bébé qui connaissent le mieux ce bébé.  Quand des parents croient qu’il y a un problème, je crois que maman et les siens ont besoin d’être accompagnés par une équipe – médecin, diététiste, infirmière, consultante en lactation, afin de d’avoir un plan qui tienne bien compte de chaque membre de la famille, un plan qui s’assure que maman reçoit tous les nutriments dont elle a besoin.  Est-il nécessaire de tout couper et de tout couper d’un coup? Peut-on y aller par étapes? Peut-on faire des essais de réintroduction de certains aliments tenant compte que le système digestif de bébé, très immature, change beaucoup durant la première année?  Le plan envisagé doit être souple et revu souvent car bébé est en croissance constante.

J’ai trouvé cet article de la Leche League France, « Les coliques et le bébé allaité » .  Il est question, entre autres, du lait de maman contenant du lactose en début de tétée et plus de gras vers la fin de la tétée.  Si ça aide, tant mieux…

Il y a des papas (ou toute autre personne du « village ») qui sont devenus experts en bébé qui pleure… Quand la période des « pleurs-coliques » commence, maman va prendre un bain (ou une marche ou un café avec une amie) et papa s’occupe de bébé, l’emmène faire un tour d’auto.  Le jour, pendant que maman travaille à l’intérieur 🙂 papa travaille à l’extérieur, il côtoie d’autres adultes. Les pleurs de son bébé le touchent sauf qu’il en a, parfois, une autre perspective…  Une maman demandait à une voisine adolescente de venir, en fin de journée, bercer bébé pendant que maman préparait le souper.  Si on sait que bébé est en bonne santé, toutes les solutions sont bonnes…

Comme dit la La Leche League France: « Il faut être patient : le temps arrangera les choses, quoi qu’on fasse. Les laits artificiels ne sont pas la solution. »

Je reprends ce que je disais à propos des pleurs... Votre bébé est en bonne santé et il pleure… D’après vous, quel devrait être votre but…? Arrêter ses pleurs à tout prix ou plutôt reconnaître ses pleurs et lui « prêter » une épaule compatissante pour pleurer ce qu’il a à pleurer…?  Demain, votre bébé sera un homme de 17 ans et sa première blonde le quittera et il aura beaucoup de peine.  Ce qui effacerait son chagrin, c’est de ravoir sa belle… mais ce sera impossible.  À ce moment-là, les mots seront superflus, comme aujourd’hui, il aura besoin de savoir qu’il n’est pas tout seul dans sa peine, il aura besoin de votre épaule compatissante…

En terminant

Ceci étant dit, maman-papa, vous devez bien prendre soin de vous… Un bébé, c’est exigeant et encore plus quand il pleure: vous avez beau vous raisonner qu’il est en bonne santé, c’est tout un stress, pour un parent, de prêter une épaule compatissante à son bébé qui pleure.  Vous pouvez vous sentir dépassé(e), exaspéré(e), excédé(e) – vous vivez des émotions normales.   Quand vous vivez ces émotions, alors, STOP.

  • Déposez bébé sur le dos, dans son lit, les côtés remontés.  Il continuera de pleurer et il sera en sécurité.
  • Vous, allez prendre une douche, prendre l’air sur le balcon, appeler quelqu’un qui peut vous écouter ventiler et/ou venir vous relayer auprès de bébé.
  • Retournez voir votre bébé quand vous aurez repris pied ou quand la personne que vous avez appelée est arrivée.

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« Sweet sleep », ami des familles :-)

Je termine la lecture de « Sweet Sleep – Nightime and Naptime Strategies for the Breastfeeding Family » (2014) par Diane Wiessinger, Diana West, Linda J. Smith, Teresa Pitman, Ballantine Books – New York, La Leche League International.

J’ai apprécié:

  • les références: elles sont nombreuses, scientifiques, actuelles;
  • les faits et le non jugement: les auteures ne parlent pas contre qui que ce soit, elles ne cherchent pas à vendre quoi que ce soit, les auteures établissent des faits, basés sur des résultats probants, « tout simplement »;  le titre est bien choisi: « Sweet Sleep », un livre qui parle du sommeil…;
  • les auteures mettent bébé au cœur de tout, elles reconnaissent ses forces, son individualité:

« Babies aren’t blank slates that we write a personality on.  Being active or quiet or unpredictable is as built-in as being curly-haired or long-legged or round-faced.  It can even start in the womb. » (p. 102)

Chapitre 7: Sleep Personalities and Places

  • les auteures aident à reconnaître des situations « difficiles »

« When it gets this bad, you need sleep.  Now.  And you need to have your baby in a separate space until you’re more rested.  You need an emergency sleep break (ESB). » (p. 173)

  • les témoignages, au fil de la lecture;
  • les photos: aucun bébé ne se retrouve seul sur une photo;
  • à travers la science, quelques trucs, quelques conseils:

Chapitre 11 « Gentle sleep Nudging Methods » (Méthodes « coup de pouce » pour un sommeil paisible – traduction libre);

  • souvent, les auteures abordent la situation des parents et elles en parlent avec respect, compassion et empathie; les faits servent à normaliser la situation sans pour autant la banaliser:

« Most newborns sleep for more than half of every 24 hours, so in theory we should be well rested. (…) The problem is the tug-of-war between our quest for long stretches of unbroken sleep and our baby’s need for frequent nursing day and night. » (p. 152)

« We can start this chapter with reassurance.  If you’re reading it around the two-week mark with your first baby, you’re probably not where Donna was with her third.  Not yet and that’s normal. » (p. 259)

« Are you getting tired of hearing « Is he sleeping through the night yet? » Are you just getting plain tired? That’s understandable.  Waking up to feed and connect through the night is normal for babies and young children.  But it can be hard on mothers.  Is there any way to make it better? Maybe a starting point is understanding your baby’s starting point. » (p. 178)

  • un chapitre fait le tour des « gadgets », un autre chapitre suggère des réponses aux nombreux commentaires qu’une famille peut recevoir;
  • les auteurs s’attardent à certaines périodes de la vie de l’enfant: les premiers jours, les 2 premières semaines, 2 semaines à 4 mois, 4 mois et plus;
  • la dernière partie, « Safe-sleep science », aborde des sujets « chauds » comme l’entrainement au sommeil, le syndrome de la mort subite du nourrisson, la controverse autour du co-dodo, le tout avec de multiples références;
  • à la fin, des ressources et aussi, des feuillets d’informations, « Tearsheet Toolkit »;
  • l’outil « The Safe Sleep Seven », qui s’harmonise bien et qui complète bien les recommandations de « Mieux vivre avec notre enfant« .
  • en s’appuyant sur la science, les auteures mentionnent les différences dans le sommeil d’un bébé allaité et de celui qui reçoit de la préparation commerciale pour nourrissons.  Ça me fait penser à l’expression qui émerge, « Breastsleeping »… dodo pour le bébé allaité.

En conclusion? Ce livre est une ressource incontournable pour réfléchir avec sa tête et avec son cœur au sommeil du bébé et à la meilleure façon de l’accompagner dans son développement au fil des jours et des nuits.  J’adhère beaucoup à cette façon d’aborder une situation avec des parents: moi, en tant qu’intervenante, j’apporte des résultats probants afin d’aider les parents à prendre une décision la plus éclairée possible dans leur vie, avec leur bébé.  Ensuite, l’intervenante que je suis est assez professionnelle pour respecter la décision prise par les parents, tout en s’assurant que chaque personne évolue dans un environnement sécuritaire.  C’est ce que j’ai senti en lisant le titre (« Sweet Sleep – nightime and naptime strategies for the breastfeeding family » – des stratégies sont proposées…) et au fil des pages de ce livre.

En partant de ce livre, je me suis amusée à lire des textes en référence, à visiter des sites web.  Si vous désirez pousser votre réflexion un peu plus loin…

Il y a aussi le « Dossier sommeil » dans mon site web.

En terminant, une demande spéciale…  La Leche League France consacre son numéro janvier-février-mars 2016 au sommeil du bébé… J’aimerais bien lire ce numéro… si vous l’obtenez, pouvez-vous me contacter, svp? Merci 🙂