Dossier « Normes de développement et croissance du cerveau « 

Les bébés sont tous fondamentalement différents.  Ce que bébé est aujourd’hui et sera demain dépend de la génétique, de son tempérament, de la grossesse, de l’accouchement, du milieu, etc.  Le bébé vient au monde avec son tempérament et ses rythmes.

Si nous comparons le petit humain aux autres bébés mammifères, nous constatons rapidement que le bébé humain est beaucoup plus dépendant de sa mère à sa naissance que ses frères mammifères. La raison est simple : depuis que nous sommes des mammifères bipèdes, nos petits ne tiennent pas plus que 40 semaines dans le ventre de maman. Quand ils viennent au monde après 40 semaines de gestation, leur développement est loin d’être terminé et c’est encore plus vrai pour le développement de leur cerveau et de leur système nerveux central.

Breast milk linked to significant early brain growth in preemies

« Because babies born prematurely are still developing, they typically have smaller brains than full-term infants. Shown are depictions of the cortical-surface area of the brain at different points in gestation. Credit: Eric Young » tiré de Breast Milk linked to significant early brain growth in preemies.

Voici des points de repère quant au développement de l’enfant:

Parler de la croissance du bébé, c’est aussi parler de « Tummy Time », temps sur le ventre, quand bébé est éveillé, calme, et surveillé par un adulte qui en prend soin.

 

À la naissance, le cerveau de l’enfant contient environ 100 milliards de cellules cérébrales (ou neurones), chacun des 100 milliards de neurones peut établir jusqu’à 15 000 connexions. Dès sa naissance, le nouveau-né est capable de recueillir l’information du monde qui l’entoure.  Cette courte vidéo, La plasticité cérébrale (Céline Alvarez), illustre bien ce développement.

La croissance du cerveau commence dès la gestation et l’environnement influence ces premières étapes de développement.  À la naissance du bébé, le cerveau poursuit sa croissance et il reste donc très vulnérable, surtout durant la première année de vie. La partie du cerveau responsable des fonctions cognitives complexes, le cortex, est particulièrement immature et c’est au niveau du cortex que se produira la plus grande croissance durant la première décennie de vie de l’enfant.  Le cerveau du nouveau-né est riche en synapses, en utilisation du glucose et le niveau de certains neurotransmetteurs est particulièrement élevé.  Tout cela restera élevé jusqu’au moment de la puberté, environ.

L’enfant naît avec des milliards de neurones et chaque stimulation amène des connexions neuronales. Shore in Rethinking the Brain explique qu’un stimulus active un signe neurologique et une connection synaptique s’effectue.  S’il y a répétition de ce stimulus, le signal est renforcé jusqu’à l’obtention d’un « statut de protection ».  Si, par contre, il n’y a pas de répétition de ce stimulus, cette connection synaptique sera éliminée – c’est ce que la science nomme « use it or lose it ».  Ce phénomène vient expliquer l’importance de l’environnement dans le façonnement du cerveau de l’enfant.  À la naissance, la partie cerveau de l’enfant

Ces connections synaptiques requièrent beaucoup d’énergie – le cerveau du tout-petit a un taux métabolique très haut caractérisé par une grande utilisation du glucose.

La vitesse de transmission sera plus rapide avec plus de myélinisation autour des neurones. Pour assurer une bonne myélinisation :

  • La diète de maman doit contenir des protéines et des micronutriments dès le début de la gestation;
  • Dès la naissance, il faut s’assurer que la diète de bébé contient de « bonnes » protéines, de la vitamine B12, du fer : le lait maternel est l’aliment de choix;
  • « La maturité complète du cerveau ne survient pas avant l’âge de 20 ans  » Brunet Mathias (30 novembre 2012).  « Mises en échec au hockey mineur – deux neurologues montent au front » in La Presse

Le cerveau est modelé par :

  • l’hérédité (l’inné), 30-60% de nos circuits neuronaux;
  • l’influence de l’environnement (l’acquis), 40-70% de nos circuits neuronaux;
  • le style parental.

Pour en savoir plus:

 

 

Référence: Margot Sunderland The Science of Parenting, pages 18 et 19