Ce matin, Marc Cassivi, La Presse+, « Suis-je au bord du burn-out parental? » Ce sujet revient de plus en plus et c’est tant mieux car la fatigue d’un parent, c’est une réalité… bien « réelle » :-)… La vie avec un enfant, ça prend du temps…
Dans la Trousse « Voyage au cœur de l’attachement », nous avons parlé du Stress des mères dans le Dictionnaire attachement et Neurosciences. Être parent, c’est un… sport extrême…? 🙂 Ça vient nous chercher fondamentalement, au plus profond de nous, aux tréfonds de ce que nous sommes… Il n’y a alors qu’un petit pas à franchir pour vouloir le meilleur pour chacun de nos enfants, chaque minute de leur vie… rien de moins… La barre est parfois haute, très (trop?) haute… Isabelle Filliozat a écrit « Il n’y a pas de parent parfait »… ce livre vaut le détour… Évidemment, la perfection n’est pas de ce monde et après coup, c’est toujours facile de dire « J’aurais pu… » « J »aurais dû… » et tout ce qui vient avec. C’est démontré: nos enfants n’ont pas besoin d’un parent parfait… ils ont besoin d’un parent… « tout simplement ».
La semaine dernière, je vous ai parlé du livre de Mei-Ling Hopgood, « Comment les Eskimos gardent les bébés au chaud ». « Journaliste et jeune maman, Mei-Ling Hopgood s’est lancée dans un tour du monde des méthodes éducatives. Elle a interrogé des parents issus des cultures les plus diverses, des anthropologues, des éducateurs et des experts en puériculture. » Très souvent, comme parent, on veut que tout soit parfait… quand on lit ce livre, on constate que dans notre vaste monde, il y a des enfants qui se couchent « à pas d’heure »… et ils arrivent à fonctionner. Bien sûr, ils vivent dans une société où la vie est comme ça… en même temps, ça fait sourire et ça peut aider à relativiser ce qui se passe dans notre famille…
Madame Hopgood parle souvent de la communauté qui entoure les familles dans d’autres parties du monde… Vivre avec un enfant, ça prend aussi un village… Quand mes enfants étaient petits, j’étais parfois débordée et j’ai osé demandé… et j’ai reçu beaucoup: des échanges de service avec la voisine de l’autre côté de la rue, l’adolescente qui reste à côté qui vient donner un coup de main en finissant l’école, la dame qui reste au coin de la rue – elle est à la maison toute la journée, ses enfants adolescents ont leurs activités. Ça me permettait de souffler un peu à travers la vie avec mes mousses…
C’est probablement en repensant à tout cela que je termine la plupart de mes courriels à une maman en lui disant « Maman, papa, prenez soin de vous. » Pour prendre soin des autres, il faut d’abord prendre soin de soi. Isabelle Filliozat utilise l’analogie des masques à oxygène: dans un avion, en cas de dépressurisation de la cabine, des masques à oxygène tomberont. Il est bien important alors que l’adulte mette son propre masque avant d’aider l’enfant à mettre le sien. Une maman-un papa en santé, un couple solide représentent une fondation extraordinaire pour une famille…
Être parent dote chacun de nous d’un outil incroyable, la « p’tite voix »… une voix du cœur, une voix parfois sans logique et parfois même contre toute logique… Être parent, c’est s’informer, lire, discuter avec d’autres parents et des professionnels. Être parent, c’est aussi s’asseoir avec l’autre parent pour amalgamer toute cette récolte d’informations avec sa « p’tite voix »; ensemble, on prend une décision, dans notre famille, dans notre maison, dans cette situation, avec cet enfant, dans l’ici et maintenant. Et une décision parentale où la « p’tite voix » s’exprime, est très souvent, tout compte fait, une « bonne » décision…
À travers tout cela, la vie passe… Ce midi, nous fêterons la nouvelle trentaine du papa de Juliette avec une partie de notre clan. Ce sera la première fois que Juliette s’assoira à table avec nous tous: vendredi dernier, Luc et moi avons acheté une nouvelle chaise haute, cette fois-ci pour nos petits-enfants… Je sais, nous sommes des grands-parents « un peu beaucoup » fous… Comme chacun de vous, ma vie de maman a eu ses hauts et ses bas, parfois même des périodes avec plus de bas que de hauts… Aujourd’hui, si je recule de l’arbre pour mieux voir la forêt, oui, « c’est beau, la vie » comme le chantait si bien Jean Ferrat 🙂