Pour avoir un bébé, ça prend…

Ce matin, dans La Presse+, un dossier, « Prêts pour le grand jour? », s’adresse aux futurs parents.  Plusieurs informations intéressantes s’y retrouvent… Au fait, qu’est-ce qui est essentiel pour vivre avec son nouveau bébé au quotidien…?

À la naissance, bébé aura passé environ 40 semaines dans le ventre de sa maman et pourtant, son développement se poursuivra en dehors de l’utérus.  Les neurosciences nous permettent maintenant de mieux comprendre ce qui se passe dans la tête du bébé.  Contrairement à plusieurs autres petits mammifères, le cerveau du bébé humain est très immature à sa naissance.  Plusieurs mois, voire plusieurs années de toutes sortes d’expériences de la vie de tous les jours, seront nécessaires à l’atteinte de la maturation des nombreuses fonctions et structures de son cerveau.  Il devient logique de considérer le nouveau-né comme « prématuré » la première année de sa vie hors du ventre de sa maman, plus particulièrement les 3 premiers mois, ce qu’on nomme le « quatrième trimestre ».  En atterrissant dans notre monde, bébé découvre l’inconnu avec du connu, sa maman.  Tout en étant vulnérable, bébé est aussi très compétent pour alerter sa maman et son papa quand il est en détresse.  Les réponses à sa détresse contribuent à créer un lien d’attachement entre bébé et sa maman d’abord, puis avec son papa.  Bébé a donc besoin de la proximité de sa maman et de son papa – sa survie en dépend.  Le portage est souvent très apprécié: les mains de maman papa sont libres, bébé est collé, blotti contre sa maman ou son papa, à hauteur des adultes, il fait partie de la vie, il reçoit toutes sortes de stimuli permettant aux neurones de son cerveau de se connecter ensemble. Cette proximité le rassure, le sécurise et elle devient un tremplin pour l’exploration de son environnement – son développement global est favorisé. Les neurosciences nous permettent aussi de comprendre que faire ses nuits, endormir un bébé, prendre des habitudes, oui, c’est possible… plus tard dans la vie de l’enfant, quand son cerveau aura atteint la maturité nécessaire.

Mettre un enfant au monde, c’est incommensurable…  être parent d’un enfant, c’est tout aussi incommensurable, avec son lot d’incertitudes, de doutes, de questionnements… et c’est très bien ainsi car maman papa s’informent.  Dans notre monde branché, les parents se retrouvent parfois (souvent?) devant une surabondance d’informations qui très souvent brouille leur « p’tite voix  en dedans», leur « voix attachement ».  C’est alors la responsabilité des intervenants consultés de répondre aux questions des parents avec des résultats probants et de les aider, parfois, à faire du ménage dans ce qui est dit et publié. Riches de ces connaissances, avec leur « voix attachement », maman papa sont compétents pour répondre ensemble aux besoins de leur bébé.

Pour avoir un bébé, qu’est-ce que ça prend…? Ça prend un bébé (avec son tempérament, ses forces, ses défis, avec tout ce qui en fait qui il est), une maman qui nourrit bébé…  un papa qui « nourrit » maman, des grands-parents qui « nourrissent » papa et sa nouvelle famille.  La nourriture dont il est question ici, c’est une nourriture d’amour et de santé.  Cette nouvelle famille a aussi besoin du soutien de nous tous, les gens de leur village, un soutien basé sur la reconnaissance des compétences de chacun, bébé maman papa, un soutien qui valorise la « voix attachement » de maman papa.

Scan0002.

« Mon bébé a des coliques… »

Hier, j’ai reçu une maman en consultation.  Son bébé âgé de 3 1/2 semaines l’accompagnait.  Bébé est allaité exclusivement.  Maman est inquiète.  Chaque jour, bébé a des périodes où il pleure, se tortille, passe des gaz, son ventre se durcit.  Maman essaie de lui offrir le sein – bébé en veut, il n’en veut pas… « C’est simple, il a des coliques. J’ai commencé à couper les produits laitiers dans mon alimentation. » Maman se demandait si elle pouvait lui donner des probiotiques.

Le 19 janvier 2016, Catherine Handfield, La Presse+, a posé la question à Dre Valérie Marchand, gastroentérologue pédiatre à l’hôpital Sainte-Justine et ancienne présidente du comité de nutrition de la Société canadienne de pédiatrie.  Dre Marchand disait, entre autres:

  • Les probiotiques peuvent avoir des bénéfices dans certaines situations cliniques, mais de là à en donner d’emblée à un enfant pour améliorer sa santé intestinale… Je pense qu’il y a bien d’autres choses qu’on peut faire avant ça.
  • Les probiotiques qui sont dans l’intestin vont effectivement renforcer la fonction de barrière entre l’intérieur de l’intestin et le sang en augmentant la production du mucus et en augmentant le lien entre les cellules. Ça diminue la perméabilité intestinale. Maintenant, est-ce que ça va diminuer la pénétration de microbes dans la muqueuse intestinale ? Peut-être. L’autre chose qu’on veut, c’est que les protéines alimentaires ne pénètrent pas intactes dans le sang pour éviter de créer des allergies alimentaires. Des études ont montré que certains probiotiques peuvent réduire le risque, chez les bébés, de devenir allergiques, mais les études ne sont pas toutes significatives à cet égard.
  • Il y a d’autres façons de moduler la flore intestinale. Notre flore intestinale est établie très tôt dans la vie, vers 6, 12 mois. On prend des probiotiques, on modifie notre flore intestinale. On arrête d’en prendre, et quelques jours après, la flore intestinale revient à ce qu’elle était.  Comment peut-on moduler la flore intestinale de son enfant?  Par l’allaitement maternel, qui est la manière la plus intéressante, la plus durable et la plus efficace, ainsi que par l’alimentation, en diminuant l’exposition à des antibiotiques…

Ceux qui sont intéressés par ce sujet peuvent consulter le document de principes de la Société canadienne de pédiatrie, « L’utilisation des probiotiques au sein de la population pédiatrique« .

Maintenant, les coliques, les pleurs… Voici ce que certaines sources en disent…

Naître et grandir, les coliques

Les pleurs sont une chose parfaitement normale : ils sont souvent la seule façon qu’a un bébé de s’exprimer. Un bébé pleure s’il a faim, s’il a froid, si sa couche est mouillée… et c’est aussi parfois une façon pour lui de s’apaiser par lui-même. Cependant, certains nourrissons pleurent plus que d’autres, sans raison apparente. On a beau les nourrir adéquatement, les tenir au chaud, les cajoler, rien n’y fait. On dit d’eux qu’ils ont des coliques, bien que ce ne soit pas nécessairement le cas. En fait, on ne sait pas ce qui cause leur comportement. Le terme colique désigne une douleur au côlon. Selon les données connues, 10 % à 15 % des nourrissons souffriraient de coliques.

Un bébé qui a des coliques est, par ailleurs, un enfant en bonne santé. Il a un réflexe de succion normal. Il mange bien. Il ne vomit pas (mais c’est normal qu’il régurgite de temps à autre). Il ne fait pas de fièvre. Il n’est pas léthargique . Ses selles sont normales. De plus, il a toujours un gain de poids satisfaisant.

 

Société canadienne de pédiatrie, les coliques et les pleurs

Les bébés en santé pleurent. C’est leur manière d’exprimer leurs besoins et de communiquer avec les personnes qui les entourent. La plupart du temps, vous réagissez en donnant à votre bébé ce dont il a besoin : vous le nourrissez, l’aidez à s’endormir, changez sa couche ou lui faites des câlins. Les pleurs sont très utiles pour les bébés, parce qu’ils dépendent des autres pour répondre à tous leurs besoins.

Il arrive toutefois que même les parents les plus affectueux ne réussissent pas à calmer les pleurs de leur bébé. Ce n’est pas leur faute.

Lorsqu’un bébé pleure beaucoup et longtemps (sans interruption), même s’il a été nourri, changé et câliné, on dit souvent que c’est un bébé à coliques. On a longtemps pensé que les coliques étaient un « état ». Certains bébés en ont, d’autres non.

Toutefois, d’après de nouvelles données, ce qu’on appelle les coliques ferait partie du développement normal du bébé. Au début de leur vie, tous les bébés vivent une période au cours de laquelle ils pleurent plus qu’en toute autre période.

Chaque bébé est différent. Pendant cette période « de pointe », qui dure généralement de 3 à 8 semaines, certains bébés pleurent beaucoup plus que d’autres. Leurs pleurs peuvent sembler plus énergiques et peuvent être plus difficiles (parfois impossibles) à consoler.

La bonne nouvelle? D’abord, ces pleurs sont normaux. Ils n’ont aucun effet à long terme sur votre bébé. Ensuite, ils ne se prolongeront pas indéfiniment. Cette période de pleurs vigoureux et intenses (et inexpliqués) peut s’arrêter tout aussi rapidement qu’elle a commencé ou diminuer graduellement au fil du temps. En général, ils sont chose du passé lorsque votre enfant atteint 3 ou 4 mois.

 

Hôpital de Montréal pour enfants, Coliques

Un bébé qui souffre de coliques pleure beaucoup, en général plus de 3 heures par jour; mais chez certains enfants, la crise peut durer encore plus longtemps. En général, les pleurs débutent vers la même heure, souvent en début en soirée.
Les coliques sont fréquentes. On estime qu’au moins 1 ou 2 bébés sur 10 ont des coliques pendant leur petite enfance. Mais il est important de se rappeler que même s’il est difficile de prendre soin d’un bébé qui souffre de coliques, celles-ci ne sont pas dangereuses.

On a souvent l’impression que les bébés qui ont des coliques souffrent de douleurs abdominales, mais la véritable cause demeure inconnue.

Je termine avec Dr Brazelton, pédiatre américain, « Les pleurs en fin de journée » dans Votre enfant et son sommeil, pages 39 et 40

Vers trois semaines, une période de pleurs en fin de journée a de fortes chances de s’instaurer.  Des mères m’ont dit qu’elles peuvent prévoir cette phase d’énervement ou d’irritation car leur bébé commence à s’agiter, à être trop facilement hyperstimulé et à se montrer souvent inconsolable.  Elles me disent aussi qu’après ces pleurs leur bébé dort mieux.  Une fois que le parent a vérifié qu’il ne s’agit pas de faim, d’inconfort ou de douleur, le bébé peut avoir besoin de pleurer pour libérer la surcharge de son système nerveux immature.  Après ce laps de temps, suivi de nombreux apaisements et renvois, en général le bébé se calme et s’endort.  Un peu comme s’il avait fini par s’épuiser et avait évacué son trop-plein d’énergie nerveuse.  Cette capacité à s’endormir par la suite fait mieux accepter la période de pleurs.

« Bébé a des coliques – c’est la faute de ce que maman mange! »

Des fois, j’ai l’impression que tout est de la faute des mères 🙂  J’exagère, je sais… Il faut quand même se dire que bébé allaité est habitué à l’alimentation de sa maman: quand il était dans le ventre de sa maman, il buvait du liquide amniotique, liquide qui goûtait l’alimentation de sa maman.  Si maman n’a pas d’allergie diagnostiquée, si elle n’a pas eu à suivre une diète particulière pendant sa grossesse, son alimentation était probablement variée et son bébé a été « exposé » au brocoli, au chou, au beurre d’arachides, aux oignons, etc.  À moins d’une indication médicale particulière, en période d’allaitement, maman peut donc continuer à manger ce qu’elle mangeait pendant sa grossesse… Oui, chez certains bébés, quand maman coupe certains aliments, il va mieux. En même temps, il faut reconnaître que maman a été en gestation, a accouché et maintenant allaite; son corps a besoin d’énergie, de calories, de vitamines et de minéraux.  Maman a aussi besoin d’énergie et de nutriments pour une tâche incommensurable, s’occuper de son bébé, 24 heures par jour, 7 jours par semaine. Je rencontre des mamans qui en sont à boire et à manger… pas grand chose tellement elles ont tout coupé dans leur alimentation.  Je ne sais pas pour vous, mais moi, quand j’ai faim, je me sens moins patiente…  Donc, d’un côté, on aurait un bébé qui pleure peut-être un peu moins et de l’autre, une maman sûrement affamée, épuisée qui pleure parce qu’elle manque d’énergie et de patience pour s’occuper de son bébé – pas génial.

Les articles précités démontrent qu’il y a une part de « normalité » aux pleurs du bébé. « Normalité »… un bien grand mot… Si les pleurs, les tétées groupées, les coliques font partie de la vie normale d’un bébé normal, je reconnais aussi qu’il y a des bébés qui peuvent avoir du reflux, qui peuvent avoir mal au ventre – ce sont les parents de ce bébé qui connaissent le mieux ce bébé.  Quand des parents croient qu’il y a un problème, je crois que maman et les siens ont besoin d’être accompagnés par une équipe – médecin, diététiste, infirmière, consultante en lactation, afin de d’avoir un plan qui tienne bien compte de chaque membre de la famille, un plan qui s’assure que maman reçoit tous les nutriments dont elle a besoin.  Est-il nécessaire de tout couper et de tout couper d’un coup? Peut-on y aller par étapes? Peut-on faire des essais de réintroduction de certains aliments tenant compte que le système digestif de bébé, très immature, change beaucoup durant la première année?  Le plan envisagé doit être souple et revu souvent car bébé est en croissance constante.

J’ai trouvé cet article de la Leche League France, « Les coliques et le bébé allaité » .  Il est question, entre autres, du lait de maman contenant du lactose en début de tétée et plus de gras vers la fin de la tétée.  Si ça aide, tant mieux…

Il y a des papas (ou toute autre personne du « village ») qui sont devenus experts en bébé qui pleure… Quand la période des « pleurs-coliques » commence, maman va prendre un bain (ou une marche ou un café avec une amie) et papa s’occupe de bébé, l’emmène faire un tour d’auto.  Le jour, pendant que maman travaille à l’intérieur 🙂 papa travaille à l’extérieur, il côtoie d’autres adultes. Les pleurs de son bébé le touchent sauf qu’il en a, parfois, une autre perspective…  Une maman demandait à une voisine adolescente de venir, en fin de journée, bercer bébé pendant que maman préparait le souper.  Si on sait que bébé est en bonne santé, toutes les solutions sont bonnes…

Comme dit la La Leche League France: « Il faut être patient : le temps arrangera les choses, quoi qu’on fasse. Les laits artificiels ne sont pas la solution. »

Je reprends ce que je disais à propos des pleurs... Votre bébé est en bonne santé et il pleure… D’après vous, quel devrait être votre but…? Arrêter ses pleurs à tout prix ou plutôt reconnaître ses pleurs et lui « prêter » une épaule compatissante pour pleurer ce qu’il a à pleurer…?  Demain, votre bébé sera un homme de 17 ans et sa première blonde le quittera et il aura beaucoup de peine.  Ce qui effacerait son chagrin, c’est de ravoir sa belle… mais ce sera impossible.  À ce moment-là, les mots seront superflus, comme aujourd’hui, il aura besoin de savoir qu’il n’est pas tout seul dans sa peine, il aura besoin de votre épaule compatissante…

En terminant

Ceci étant dit, maman-papa, vous devez bien prendre soin de vous… Un bébé, c’est exigeant et encore plus quand il pleure: vous avez beau vous raisonner qu’il est en bonne santé, c’est tout un stress, pour un parent, de prêter une épaule compatissante à son bébé qui pleure.  Vous pouvez vous sentir dépassé(e), exaspéré(e), excédé(e) – vous vivez des émotions normales.   Quand vous vivez ces émotions, alors, STOP.

  • Déposez bébé sur le dos, dans son lit, les côtés remontés.  Il continuera de pleurer et il sera en sécurité.
  • Vous, allez prendre une douche, prendre l’air sur le balcon, appeler quelqu’un qui peut vous écouter ventiler et/ou venir vous relayer auprès de bébé.
  • Retournez voir votre bébé quand vous aurez repris pied ou quand la personne que vous avez appelée est arrivée.

116-9

 

« Sweet sleep », ami des familles :-)

Je termine la lecture de « Sweet Sleep – Nightime and Naptime Strategies for the Breastfeeding Family » (2014) par Diane Wiessinger, Diana West, Linda J. Smith, Teresa Pitman, Ballantine Books – New York, La Leche League International.

J’ai apprécié:

  • les références: elles sont nombreuses, scientifiques, actuelles;
  • les faits et le non jugement: les auteures ne parlent pas contre qui que ce soit, elles ne cherchent pas à vendre quoi que ce soit, les auteures établissent des faits, basés sur des résultats probants, « tout simplement »;  le titre est bien choisi: « Sweet Sleep », un livre qui parle du sommeil…;
  • les auteures mettent bébé au cœur de tout, elles reconnaissent ses forces, son individualité:

« Babies aren’t blank slates that we write a personality on.  Being active or quiet or unpredictable is as built-in as being curly-haired or long-legged or round-faced.  It can even start in the womb. » (p. 102)

Chapitre 7: Sleep Personalities and Places

  • les auteures aident à reconnaître des situations « difficiles »

« When it gets this bad, you need sleep.  Now.  And you need to have your baby in a separate space until you’re more rested.  You need an emergency sleep break (ESB). » (p. 173)

  • les témoignages, au fil de la lecture;
  • les photos: aucun bébé ne se retrouve seul sur une photo;
  • à travers la science, quelques trucs, quelques conseils:

Chapitre 11 « Gentle sleep Nudging Methods » (Méthodes « coup de pouce » pour un sommeil paisible – traduction libre);

  • souvent, les auteures abordent la situation des parents et elles en parlent avec respect, compassion et empathie; les faits servent à normaliser la situation sans pour autant la banaliser:

« Most newborns sleep for more than half of every 24 hours, so in theory we should be well rested. (…) The problem is the tug-of-war between our quest for long stretches of unbroken sleep and our baby’s need for frequent nursing day and night. » (p. 152)

« We can start this chapter with reassurance.  If you’re reading it around the two-week mark with your first baby, you’re probably not where Donna was with her third.  Not yet and that’s normal. » (p. 259)

« Are you getting tired of hearing « Is he sleeping through the night yet? » Are you just getting plain tired? That’s understandable.  Waking up to feed and connect through the night is normal for babies and young children.  But it can be hard on mothers.  Is there any way to make it better? Maybe a starting point is understanding your baby’s starting point. » (p. 178)

  • un chapitre fait le tour des « gadgets », un autre chapitre suggère des réponses aux nombreux commentaires qu’une famille peut recevoir;
  • les auteurs s’attardent à certaines périodes de la vie de l’enfant: les premiers jours, les 2 premières semaines, 2 semaines à 4 mois, 4 mois et plus;
  • la dernière partie, « Safe-sleep science », aborde des sujets « chauds » comme l’entrainement au sommeil, le syndrome de la mort subite du nourrisson, la controverse autour du co-dodo, le tout avec de multiples références;
  • à la fin, des ressources et aussi, des feuillets d’informations, « Tearsheet Toolkit »;
  • l’outil « The Safe Sleep Seven », qui s’harmonise bien et qui complète bien les recommandations de « Mieux vivre avec notre enfant« .
  • en s’appuyant sur la science, les auteures mentionnent les différences dans le sommeil d’un bébé allaité et de celui qui reçoit de la préparation commerciale pour nourrissons.  Ça me fait penser à l’expression qui émerge, « Breastsleeping »… dodo pour le bébé allaité.

En conclusion? Ce livre est une ressource incontournable pour réfléchir avec sa tête et avec son cœur au sommeil du bébé et à la meilleure façon de l’accompagner dans son développement au fil des jours et des nuits.  J’adhère beaucoup à cette façon d’aborder une situation avec des parents: moi, en tant qu’intervenante, j’apporte des résultats probants afin d’aider les parents à prendre une décision la plus éclairée possible dans leur vie, avec leur bébé.  Ensuite, l’intervenante que je suis est assez professionnelle pour respecter la décision prise par les parents, tout en s’assurant que chaque personne évolue dans un environnement sécuritaire.  C’est ce que j’ai senti en lisant le titre (« Sweet Sleep – nightime and naptime strategies for the breastfeeding family » – des stratégies sont proposées…) et au fil des pages de ce livre.

En partant de ce livre, je me suis amusée à lire des textes en référence, à visiter des sites web.  Si vous désirez pousser votre réflexion un peu plus loin…

Il y a aussi le « Dossier sommeil » dans mon site web.

En terminant, une demande spéciale…  La Leche League France consacre son numéro janvier-février-mars 2016 au sommeil du bébé… J’aimerais bien lire ce numéro… si vous l’obtenez, pouvez-vous me contacter, svp? Merci 🙂

Antidépresseurs, grossesse et autisme

Lundi 14 décembre 2015:

Antidepressant Use During Pregnancy and the Risk of Autism Spectrum Disorder in Children

Takoua Boukhris, MSc1,2; Odile Sheehy, MSc2; Laurent Mottron, MD, PhD3,4,5,6; Anick Bérard, PhD1,2  [+] Author Affiliations
JAMA Pediatr. Published online December 14, 2015. doi:10.1001/jamapediatrics.2015.3356

https://archpedi.jamanetwork.com/article.aspx?articleid=2476187

La prise d’antidépresseurs pendant la grossesse augmente de 87% le risque d’autisme

Référence: https://recherche.chusj.org/fr/Communications/Nouvelles/2015/La-prise-d-antidepresseurs-pendant-la-grossesse-au

Une étude inédite publiée dans JAMA Pediatrics compile les données sur 145 456 grossesses et l’utilisation d’antidépresseurs

Ma collègue, Dre Danièle Simard, chiropraticienne, m’a fait parvenir le lien d’une entrevue à Radio-Canada avec Dre Anick Bérard, directrice, Unité de recherche « Médicaments et grossesse », Centre de recherche du CHU Sainte-Justine.  Je viens d’écouter cette entrevue.

Dre Bérard dit, entre autres:

  • Environ 5% des femmes enceintes souffrant de dépression ont besoin d’un antidépresseur;
  • L’augmentation de 87%, c’est l’augmentation du risque relatif, le risque absolu demeure faible.  Donc, la prévalence (nombre de cas dans une population à un moment donné) de l’autisme est de 1%.  Si on augmente de 87% le risque d’autisme, la prévalence monte à 1,87%. 

Donc:

  • Si une femme enceinte ne prend pas d’antidépresseur, la prévalence d’autisme chez son bébé est de 1%.
  • Si une femme enceinte souffre de dépression et prend un antidépresseur durant les 2e et 3e trimestres de sa grossesse, la prévalence d’autisme chez son bébé est de 1,87%.

L’étude a permis d’évaluer l’usage des antidépresseurs et aussi la sorte d’antidépresseurs prescrits.  Dans cette étude, les antidépresseurs en cause, Prozac, Paxil, Zoloft, Celexa, sont de la classe des Inhibiteurs Sélectifs de la Recapture de la Sérotonine (ISRS).

L’étude regroupait des femmes au Québec entre 1998 et 2009 qui avaient reçu une prescription des antidépresseurs.

  • Ont-elles pris l’antidépresseur prescrit? Une validation sur un échantillon de la cohorte a été fait en téléphonant à des femmes qui avaient une prescription et qui l’avaient fait remplir à une pharmacie.
  • Y a-t-il un lien entre la prévalence d’autisme et la dose que ces femmes enceintes ont pris?  L’étude a permis d’établir que le risque augmente avec une dose.  La prochaine étape de l’étude s’intéressera aux doses prises.

Quoi faire?

  • Dre Bérard le dit clairement, la dépression doit être traitée.
  • Dre Bérard dit que 80-85% des femmes enceintes souffrent d’une dépression légère à modérée.  Dans ces cas, très souvent, d’autres options que la prise d’antidépresseurs existent, comme la psychothérapie, l’exercice.
  • Dre Bérard dit que 10% des femmes enceintes souffrent d’une dépression sévère.  Dans ces cas, il faut voir:  est-ce que l’antidépresseur prescrit s’ajoute à des médicaments que la femme prenait déjà et qui peuvent avoir un effet sur le bébé à naître?
  • Dre Bérard suggère aux femmes qui souffrent de dépression sévère avant de devenir enceinte, de planifier leur grossesse.
  • Dre Bérard rappelle que l’augmentation de ce risque d’autisme chez une femme enceinte concerne celles qui ont pris des ISRS pendant les 2e et 3e trimestres de leur grossesse.

Dans tous les cas, Dre Bérard ajoute

  • Il ne faut jamais arrêter la prise de médication du jour au lendemain.
  • Il faut absolument revoir le médecin prescripteur afin de prendre avec lui une décision éclairée.

Entrevue vidéo avec Dre Anick Bérard:  La prise d’antidépresseurs pendant la grossesse hausse considérablement le risque que le bébé soit atteint d’autisme, vient de révéler la professeure Anick Bérard, de l’Université de Montréal et du CHU Sainte-Justine. Cette experte de renom international, spécialiste de l’innocuité des médicaments pris durant la grossesse, est arrivée à cette conclusion après avoir étudié les données relatives à 145 456 grossesses.

http://www.nouvelles.umontreal.ca/multimedia/forum-en-clips/20151214-antidepresseurs-grossesse-et-autisme.html?utm_source=infolettre&utm_medium=courriel&utm_campaign=udemnouvelles20151218

2009-02-17 8

Le 17 décembre 2015, La Presse+ publiait

GROSSESSE ET ANTIDÉPRESSEURS: DES EXPERTES NUANCENT UNE ÉTUDE RÉCENTE

LOUIS-SAMUEL PERRON LA PRESSE

Entre autres:

  • Ce vent de panique au sein d’une « clientèle très fragile » la (Dre Louise Duperron, chef du département d’obstétrique-gynécologie du CHU Sainte-Justine, en entrevue avec La Presse)  préoccupe au plus haut point. « Ce n’est surtout pas une raison d’avorter ! », martèle la professeure adjointe à la faculté de médecine de l’Université de Montréal.
  • Il est également crucial que les femmes enceintes inquiètes ne cessent pas leur traitement sans avertir leur médecin, renchérissent Ema Ferreira, vice-doyenne aux études de premier cycle à la faculté de pharmacie de l’Université de Montréal, et la pharmacienne Brigitte Martin (responsable du centre IMAGe), assises à la même table.
  • « Qu’est-ce qui fait augmenter ce risque-là ? Ici, les chercheurs proposent que ce soit les antidépresseurs. C’est possible, mais c’est très difficile à déterminer avec ces données-là. Mais c’est possible, il ne faut pas écarter cette possibilité », explique-t-elle (Brigitte Martin)
  • Selon Brigitte Martin, Ema Ferreira et les deux autres signataires d’une « mise en contexte » publiée hier sur le site web du CHU Sainte-Justine, les chercheurs ont ajusté leurs données pour plusieurs variables, mais pas pour d’autres comme le tabagisme et la prise d’autres médicaments. Ils ont aussi fourni bien peu de données sur les variables génétiques.

Référence: http://plus.lapresse.ca/screens/2b9d3f94-57b6-4e7d-af0c-94fe2c469e6b%7C_0.html, page consultée 2015-12-18

2009-02-17 8

Taking A Closer Look: Autism and Antidepressants