Un enfant « orchidée »

Aujourd’hui lundi 29 août, La Presse+, un dossier de Catherine Handfield, Bien cultiver l’impulsivité.

Des chercheurs du CHU Sainte-Justine et de l’Université de Montréal ont obtenu des résultats qui rejoignent la théorie de l’enfant orchidée dans une étude publiée cette année dans la revue scientifique Development and Psychopathology. Ils ont regardé le lien entre les pratiques coercitives des parents à l’âge de 6 ans et la consommation d’alcool à l’âge de 15 ans. L’échantillon comprenait 209 adolescents. Par pratique coercitive, on entend frapper, secouer et crier.

« Quand on comparait un enfant impulsif à un enfant moins impulsif, celui qui était impulsif consommait plus d’alcool quand les pratiques coercitives étaient élevées – c’est la vulnérabilité qu’on a toujours lue. Mais quand les pratiques coercitives étaient faibles, ils consommaient moins d’alcool que ceux qui étaient moins impulsifs. »

Un enfant « orchidée »?

Une métaphore suédoise compare les enfants à des fleurs. Il y a les enfants pissenlits, qui se développent bien dans n’importe quelle condition. Et il y a les enfants orchidées, qui dépérissent en milieu hostile, mais qui font des fleurs magnifiques et surpassent les autres lorsqu’on en prend soin.

Gordon Neufeld parle des enfants « orchidées »:  http://neufeldinstitute.org/helping-orchid-children-thrive-part-1-of-3/

Cette recherche est très intéressante… Moi, je ne suis pas vraiment étonnée des résultats… et vous…?

Development and Psychopathology 28 (2016), 265–275 # Cambridge University Press 2015 doi:10.1017/S0954579415000437, Differential susceptibility to environmental influences: Interactions between child temperament and parenting in adolescent alcohol use  CHARLIE RIOUX, NATALIE CASTELLANOS-RYAN, SOPHIE PARENT, FRANK VITARO, RICHARD E. TREMBLAY, AND JEAN R. SÉGUIN Université de Montréal.

Ici, il est question de comparer l’enfant à une fleur.  Vous avez peut-être entendu parler des enfants hyper sensibles, des « babi » (bébés aux besoins intenses).

Maintenant, ceci étant dit, je crois important de recadrer un p’tit peu…  Ces appellations pour décrire des comportements d’enfants sont aidants… elles donnent souvent de bonnes idées aux parents.  Par contre, je trouve ça triste quand un parent présente son fils comme étant un « BABI » et non pas « Alfred qui déborde d’enthousiasme et de joie quand il rencontre ses cousins… »  Un tout-petit qui s’emballe, qui est impulsif, c’est fort probable… Oui, certains plus que d’autres… sauf que l’impulsivité fait partie du bagage de la plupart des enfants, à un moment ou l’autre. Et peu importe le niveau d’impulsivité d’un tout-petit, c’est un des rôles du parent, et des autres adultes qui vivent avec ce tout-petit, de le rendre capable d’exprimer ses besoins, ses ressentis, ses émotions, d’être bien dans sa peau et de « bien vivre » avec les autres, un peu plus chaque jour.  En ce qui concerne les pratiques coercitives, oui, elles devraient être bannies quand un enfant fait preuve d’impulsivité… elles devraient d’ailleurs être bannies tout le temps, peu importe l’enfant, peu importe la fleur qu’il est, peu importent les circonstances.

Chaque enfant est une fleur… et peu importe l’enfant, « il dépérira en milieu hostile et il fera une fleur magnifique et surpassera les autres si on en prend soin ».  À la naissance, le bébé arrive d’une « autre planète »… son développement se poursuit en dehors du ventre de sa maman et c’est au fil des années, à petites doses, avec toutes sortes d’expériences de vie diverses, avec des adultes bienveillants, qu’il évoluera de façon de plus en plus autonome. Les pleurs, les gestes, les paroles d’un tout-petit veulent dire quelque chose… L’adulte qui vit près de ce tout-petit doit décoder ce que cet enfant cherche à dire par ses pleurs, ses gestes, ses paroles pour emmener cet enfant à une meilleure compréhension de lui-même, de son monde et de ceux qui l’entoure.

Un autre élément bien important… Pour un adulte, même le plus aimant de tous les parents, vivre avec un enfant, c’est parfois « wow » et parfois, c’est « j’en peux plus »… d’où l’importance que chaque famille fasse partie d’un village avec des adultes bienveillants, qui peuvent écouter les parents parler de leurs joies et de leurs difficultés quotidiennes avec leur enfant et aussi, à l’occasion, qui peuvent prendre la relève.

 

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